Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 11 Août 2007.

Chris Lamquet avait fait dans la science-fiction gentillette dans les années 1980s avec « Enfer végétal » et « Quasar » (notamment pour le Journal de Tintin), il a viré dans le polar d'anticipation avec « Alvin Norge » (chez Le Lombard) en 2000, mais entre les deux, il a produit une manga de fesse pour le Japon, qui est restée injustement non traduite en France. Plus de dix ans après, l'erreur est enfin corrigée et l'histoire enfin conclue...

Dob's est un humain dévalué pour défaut génétique. Ayant le rang peu convoité de “code blanc”, le seul travail qu'il a trouvé est de conduire un camion spatial de minerais. Une chouette perspective que faire des va-et-viens entre mines et usines (encore encore), sans n'avoir connu d'autres horizons que celui de son cockpit. Pour son anniversaire, il décide de faire une entorse au règlement et de se programmer une halte non prévue au IO-Bar, maison close spatiale où il peut louer à l'heure une D-Lone, une pute synthétique. Ce n'est pourtant pas la bonne qui va lui être livré dans son alcôve.

Et Leen est une D-Lone étonnement entreprenante, allant jusqu'à violer (non non) un tabou en demandant à jouir, faculté interdite aux robots et réservé exclusivement aux biologiques. Mais Leen n'est pas qu'une vulgaire réplique d'ancienne femelle humaine, c'est aussi le testament de Dorian Dorian, l'inventeur du moteur Muons. Et la mémoire cachée en son sein (aha aha) n'apparaît que quand Leen jouit (ohoui ohoui). Plus celle-ci jouit fort, plus longtemps la mémoire apparaît.
(Tiens, c'est marrant, parce que justement je lisais hier une étude très intéressante sur le fait que le cerveau des femmes se déconnecte pendant l'orgasme et je vois que tout le monde s'en fout, c'est pas faute d'avoir essayer de vous éduquer ehem)

L'escapade de la poupée ne passe pas inaperçu, et Dob's s'enfuit direction le septième ciel... pardon, donc il s'enfuit en quatrième vitesse pour échapper à des méchants très puissants qui voudraient récupérer cet pompe à... (euh qu'est-ce que j'allais foutre dire, là ?) Heureusement pour Dob's et Leen que la mémoire est là pour les aider.
Dob's est donc condamné à aimer et à faire jouir Leen s'il veut échapper à tous ceux qui veulent cet héritage.

Chris Lamquet a fait un peu de recyclage avec cette série. Ainsi la cyborg Leen, l'heureux Dob's et le personnage de la série « Quasar » se sont ré-incarnés graphiquement dans « Alvin Norge ». Mais si cette dernière série est un vrai polar haletant, « IO Memories » n'est qu'une pantalonnade jouissive et déshabillée.
Néanmoins, cette histoire a fait date puisqu'elle fut l'une des premières à être publiée par Kodanshā, éditeur à l'époque numéro 1 au Japon, qui cherchait à renouveler la manga en important des dessinateurs européens. De tous ceux qui se sont lancé dans cette expérience très audacieuse (dont Baru, Farid Boujellal, Lewis Trondheim,...), le seul qui a pu s'y implanter, c'est Frédéric Boilet. Qui raconta ses amours sans artifice en fondant la nouvelle manga.