Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 24 Mai 2008.
Cette série revient sur 60 années d'une gestion très particulière de la politique étrangère selon les États-Unis. Les fameuses opérations noires de la C.I.A. ont fortement fait travailler du ciboulot tous les spécialistes des complots. Et pour cause : ces opérations archi-secrètes n'auraient jamais eu l'aval du Congrès et de quoi faire sauter plusieurs présidents.
Par le biais de flashbacks sur sa carrière qu'il aurait bien dû mal à coucher sur son cv sans se faire flinguer dans l'instant, Floyd Whitman essaie de démêler ce qui a pu déraper dans la plus importante mission de sa vie : Faire s'effondrer l'URSS. L'idée qu'il a eu de remonter une mafia russe a trop bien marché (relire tome 2).
Car effectivement, l'Union Soviétique s'est effondrée de l'intérieur.
Mais le problème, c'est que la mafia semble s'être emparée aussi des États-Unis. Au point d'avoir tout fait pour truquer les résultats des élections présidentielles. C'est pas un hasard si un ancien de la CIA qui a bossé sur le même projet que Floyd est devenu vice-président. Est-ce que cela aurait à voir avec la disparition de fonds secrets ? Ou que des anciens tueurs du KGB rentrent clandestinement sur le territoire ?
Floyd Whitman est dans la dernière mission de sa vie : nettoyer les États-Unis de la maffia russe, mais il est peut-être trop tard.
Oubliez le grandiloquent des séries James-Bondiennes : Pas de gadgets, pas d'organisation criminelle sortie d'on ne sait où. Juste des rencontres aux quatre coins du monde, une haine aveugle, des manipulations et des comptes bancaires trop bien approvisionnés.
Stephen Desberg est un scénariste américain de bd franco-belges, il aime égratigner les grandes administrations de son pays (« I.R.$ » sur le fisc, par exemple). Pour cette série réaliste, il a fait appel à Hughes Labiano (dessinateur de « Matador » et de « Dixie Road ») qui se montre étonnement à l'aise dans une ambiance aussi noire où les coups peuvent venir de n'importe où.
Polar d'espionnage, leçon de géopolitique et coups torves. Bizarrement, voir toutes ces agences à trois lettres patauger dans cette fange épaisse et puante ne semble pas si réjouissant. Une lecture qui donne le tournis.