IEteam, l'équipe de développement du navigateur internet selon Microsoft, a mis les bouchées doubles pour rattraper l'immense retard du mastodonte. Reste le plus dûr à faire : conquérir un public, et vite.
Car l'ensemble des navigateurs compulsifs, l'ensemble des développeurs, bref, l'ensemble du public prescripteur comme on dit en com' est passé à des navigateurs comme Firefox, Safari, Chrome, Opera. Utiliser MSIE est devenu ringard.
En fait, le principal concurrent à débaucher pour MSIE8, c'est... MSIE6.
La nuit des morts-vivants, même le jour
MSIE6 était d'une modernité folle face à un Netscape mourant lors de sa sortie....en 2000.
Mais depuis, de l'eau a passé sous les ponts. Une éternité en informatique, quand on renouvèle son PC en moyenne tous les deux ans.
MSIE avait amené au grand public le support des CSS (même si Opera était précurseur), de l'AJAX (ce qui ne fut exploité pour la première fois qu'en 2005 par Google avec GMail) et plein d'autres fonctions. Microsoft en fait ne respectait pas les normes mais imposait ses standards propriétaires. Des commentaires conditionnels, le VBasic, les JScript embarqués, la balise <object></> par appel DirectX, les propriétés CSS mso-
, l'insertion de JScript dans les CSS, sans compter les bricolages.
Et en plus, ces “avancées” propriétaires allaient violemment se retourner contre leur créateur.
À cette époque-là, Microsoft codait non pas pour la sécurité mais pour les fonctionnalités (qui n'étaient pas forcément voulues pour les utilisateurs, à l'exemple des SmartTags). Des trous béants, il y en avait un paquet, aussi bien dans MSIE6 que dans MS-Windows et tout ce qui était produit par Microsoft en général. Maintenant, ils ont retenu la leçon et tentent d'en persuader le monde en devenant profs de sécurité et qu'ils respecteront à la lettre les normes. Ça fait juste pleurer de rire ceux qui ont vécu le métier dûrement par des fautes tierces d'une entreprise qui a un milliard de fois plus les moyens de les éviter qu'eux. Actuellement, 50 % du coût de développement d'un site passe exclusivement dans MSIE et MSIE8 a déjà quelques tares.
Et le “résultat” est là : le simple fait de naviguer sur Internet avec MSIE6 peut immédiatement contaminer votre ordinateur. Même une simple bannière publicitaire peut transformer votre brave machine en zombie aux ordres d'une cyber-criminalité organisée qui monétise chaque machine sous leur contrôle. Et quand on explique à ces “innocentes” victimes les risques, elles croient que cela n'engagent qu'elles, ignorant spams, DDoS, et parasitages en tous genres dont ils se rendent complices.
Cet état de fait est aggravé par le fait que MSIE6 n'est plus supporté ou mis-à-jour par Microsoft depuis
Avril 2008. Classé 8ème plus mauvais logiciel de l'informatique, il est définitivement abandonné sans suite par son éditeur.
Mais alors, s'il est tout plein de défauts, et même à jeter selon son créateur, comment se fait-il que dans les statistiques de fréquentation il y ai autant de cadavres ?
MSIE a été le dernier des derniers des navigateurs à bénéficier d'un système annonçant ses mises à jour. Et il est le plus utilisé par les personnes qui ne connaissent par leur outil informatique. Qui ne prendront jamais l'initiative d'une mise-à-jour. Et qui ne verront jamais celles poussées par Microsoft. La raison ? La scandaleuse position monopolistique de Microsoft, qui a lié MS-Windows avec MSIE. Du coup, ces personnes-là n'ont jamais appris qu'un logiciel vit et doit être mis à jour.
Microsoft n'ayant pas assumé ses responsabilités de leader et de fournisseur ne doit donc plus jamais avoir droit à un tel pouvoir.
Oui, une campagne d'éradication a été lancée et suivie.
Certains se mettent à poil, d'autres préfèrent insulter ces visiteurs.
Cela ne me semble pas la bonne solution. D'abord il faut comprendre.
Qui sont effectivement ceux qui utilisent MSIE6 et comment les faire passer à l'heure actuelle ? Comme la lecture des logs Apache, c'est mon dada, je vous ai soigneusement noté et violemment réfléchi mes réflexions.
Cherchons et analysons.
Méthodologie
Étant donné que j'aborde des sujets très divers sur mon site, les requêtes venant via des moteurs de recherche indique des motifs d'arrivés très divers. Ma méthode d'analyse a été simple : relever les adresses IP de toutes les visites indiquées de MSIE6, et les confronter aux tables host
et whois
.
Cette semaine, ça se partage en environ un tiers d'ADSL, un tiers de proxys d'entreprises et d'administration et un tiers de serveurs.
Catégorie 1 : les vieux ordinateurs
Ceux qui ne sont allumés qu'une fois par mois, qui n'ont pas encore eu la mise à jour automatique ou dont cette fonction a été bloquée par un vieux spyware, adware, connerieware. À moins que cela ne soit une version installée dans une de ces disquettes/CD-rom d'installation de FAI genre FranceExplorer, Infonie, Freesbee, AOL ou Club-Internet avec un MSIE6 brandé à leurs couleurs.
Bien souvent, ces MSIE qui ont été modifiés par le kit idoine ont eu la fonction de mise-à-jour automatique désactivée. Souvent parce que le FAI presseur de galettes comptait encore exister à la version suivante. 6 ans, c'était un peu présumer de leurs forces :).
À tout les coups, la personne qui a ce genre de pc antédiluvien doit râmer, avoir une patience à toute épreuve pour charger une page. Ils ont l'habitude que “ça” plante, qu'“Internet” tombe en panne, de messages bizarres et que les pages soient moches. Ce ne sont pas des internautes très férus. Au mieux, ils l'utilisent une heure par mois (ce qui fait un visiteur unique), passent par le moteur de recherche de wanadoo orange et une forte proportion de ce public militent pour un retour du Franc Français et du Minitel.
Mon remède ? Laisser faire la nature
Souvent des particuliers ou des artisans récupèrent des PC de seconde main, et s'en servent jusqu'à ce que mort s'en suive. Comme un PC de première main est en moyenne remplacé tous les deux ans, et avec les netbooks immensément populaires aux prix comparables aux occasions, on peut faire le pari d'une vague de renouvellement purement mécanique.
Catégorie 2 : les vieux Directeurs Informatiques
La flotte d'entreprise est la principale source actuelle de mes visites avec MSIE6.
Bien souvent, ce sont des directeurs informatiques qui ont bloqué la mise à jour des navigateurs parce que leur intranet a été conçu exclusivement pour MSIE5.5, voire MSIE5 et que ça marchait par miracle avec MSIE6 (merci le doctype switching).
On va écarter l'hypothèse même pas envisageable que ces flottes tournent encore avec MS-Windows 2000, puisque l'ensemble des hits relevés indiquent Windows XP. On va écarter l'hypothèse même pas envisageable que le SP2 n'a même pas été déployé pour une obscure raison comme le piratage généralisé de la licence (sachant qu'en entreprise, la taxe Microsoft est forcément déjà payée de multiples fois), le cas d'un pc upgradée depuis une ancienne version (MS-Win 2000, ME, 98 ou antédiluvienne, ce qui signifie que cette machine est en activité depuis avant 2001 et donc forcément n'a pas la puissance nécessaire pour tenir un logiciel récent sous MS-Windows, et donc ne devrait pas aller sur internet), et celle du proxy d'entreprise qui change à la volée le user-agent, car même si c'est vrai, ce genre de firewall/proxy est en général en licence payante par abonnement, une constante dans les entreprises qui adorent Microsoft, et donc “bénéficient” de mises à jours (UA déclarée comprises).
Inutile de dire que cet intranet doit être particulièrement vieux, doit être codé avec des pieds, manque surement de souplesse sur les besoins actuels de cette multinationale et ne satisfait que son gardien antédiluvien.
Mes logs me ressortent trois principales catégories via ces IP de gros : Banques (CIC, La Poste, BNP Paribas, Société Générale), entreprises “de pointe” (Alcatel, CEA Sarclay, Cogema Marcoule, Hacot & Colombier), rectorats (Université Amiens I, Montpellier II).
Mon remède ? Nettoyage par le vide
Appelez immédiatement leur DRH et faites candidature. Un tel immobilisme doit couter horriblement cher en maintenance d'ordinateurs qui ne sont plus à jour depuis deux ans en antivirus, logiciels de filtrages, et perte de productivité pour cause de machine vérolée qui bloquent tout leur intranet. Consultez les statistiques de fréquentations de vos sites web, préparez vos CV, et appelez directement lesdites entreprises.
Et n'hésitez pas à rappeler, à envoyer une argumentaire béton sur les coûts de maintenance, de sécurité, d'investissement contre-productifs, de RP à recrédibiliser les entreprises sus-nommées,... alors que la remise à niveau de leur intranet leur évitera l'humiliation de passer pour une entreprise du passée qui n'arrive pas à gérer son parc informatique. Proposez-leur de réelles économies quant à la gestion de leur parc informatique en virant pour faute lourde la personne “responsable” d'un tel gâchis financier et irresponsabilité aggravée sur les missions liées à son poste.
Néanmoins, il est probable que cela ne soit qu'une partie infime de parc informatique en question qui ne soit pas à jour. Ce qui n'excuse rien : il existe des solutions de proxy qui isolent les machines suspectes et leur interdisent toute authentification dans le domaine intranet de la société tant qu'une mise-à-jour n'aie pas été faite (Je le sais bien l'ayant vécu, et je salue ici Christophe Duc qui a très bien fait son travail de alors qu'il se faisait copieusement insulter). Après tout, il suffit d'une seule bête malade pour condamner un troupeau. Le fait qu'un seul MSIE6 puisse naviguer sur le grand 'ternet prouve qu'il maitrise mal sa flotte ou que son DSI n'est pas assez parano.
Allez-y, n'ayez aucune pitié, il vous a fait suer pendant des années et il est mieux payé que vous. Piquez-lui la place de ce D.I. ! La facture globale de son poste doit commencer à peser en ces temps de crise économique, son départ sera un immense soupir de soulagement pour tous les autres salariés de cette entreprise, sa place vous est acquise.
Vive le capitalisme.
Catégorie 3 : MSN®/Windows Live™ Search©
Je ne plaisante pas, j'ai régulièrement du traffic de bots qui se déclarent comme MSIE6 (UA déclarée : « Mozilla/4.0 (compatible; MSIE 6.0; Windows NT 5.2; SV1; .NET CLR 1.1.4322) ») et qui viennent de Redmond (l'IP 65.55.110.44 est dans le bloc réservée par Microsoft). Quand je vous parlais en intro de fantômes qui hantent le Microsoft Campus.
Depuis deux ans que j'ai remarqué ce traffic, la raison me semble évidente : Microsoft cherche les failles en exploitation, les nouveaux vecteurs d'infections et les sites malveillants. Ce qui leur permet de proposer à leur tour un service de défense, mais aussi une analyse des ZDE qui apparaissent. Et, tout comme le fait Google et Yahoo, déréférence de leur moteur de recherche ou préviennent dans leurs résultats que ces pages peuvent entraîner l'infection de votre ordinateur. À défaut de vous faire abandonner MSIE6, au moins réduire vos risques.
Type de requête | Document appelé | Référant |
---|---|---|
GET HTTP/1.0 | /blog.php/archive/2006/04/09 | http://search.live.com/results.aspx?q=billets |
GET HTTP/1.0 | /dastyle/dastyle.css | http://dascritch.net/blog.php/archive/2006/04/09 |
GET HTTP/1.0 | /js/pasflash.js | http://dascritch.net/blog.php/archive/2006/04/09 |
GET HTTP/1.0 | /js/slimbox.js | http://dascritch.net/blog.php/archive/2006/04/09 |
GET HTTP/1.0 | /js/mootools.js | http://dascritch.net/blog.php/archive/2006/04/09 |
Or le problème est là : les javascripts sont interprétés (contrairement au bot indexeur de MSN search). Certes, les images ne sont pas chargées, mais si des éléments genre feuilles de styles, programmes javascripts, programmes flash et autres mêmes indéterminés sont appelés par un javascript, il sera chargé. La raison est simple : les auteurs de malwares ont l'habitude de camoufler, crypter, obfusquer leur code pour qu'il soit moins facile à repérer par les antivirus.
Dans mes logs, cela se voit car les bibliothèques slimbox et mootools ne sont pas appelés dans le source HTML, mais par l'interprétation de ma bibliothèque pasflash.js en insertion DOM.
Il est très probable que certains systèmes d'analyses de traffic soient induits en erreur. Ce genre de veille n'est pas à la portée de tout le monde. Est-ce que Google Analytics le voit ? Xiti ? votre Awstats ?
La réponse officielle de Microsoft est assez sibylline : Oui, ça truque vos stats, mais promis juré, on ne charge pas vos pubs.
Je comprend aisément qu'ils ne peuvent communiquer précisément dessus : tous les spécialistes du “référencement poussé” avec les “fermes de liens” se jetteraient sur ce genre d'informations, sans compter les développeurs qui justement écrivent les logiciels malsains que tentent de virer de leurs index Microsoft, Google et Yahoo. L'information est sensible car le danger est réel.
Et le nombre conséquent de pages sur mon site personnel, doublé de son classement honorable dans les moteurs de recherches entraine des visites très régulières. Cela peut monter jusqu'à 35 % des visites avec MSIE6.
Combien de temps avant qu'ils pensent à modifier le UA déclaré ?
À noter pendant l'écriture de ce billet, j'ai eu depuis hier des échanges avec des insiders de Redmond. Au fur et à mesure des mails, ces comportements ont brusquement changé. Preuve que si mon raisonnement a peut-être fait mouche, ces requêtes sont archi-sensibles.
Ainsi ce matin, juste après le passage du MSNbot (« msnbot/1.1 (+http://search.msn.com/msnbot.htm) » sur l'IP 65.55.209.248), des pages ont été entièrement chargées, images insérées en DOM incluses, par un MSIE6 (« Mozilla/4.0 (compatible; MSIE 6.0; Windows NT 5.1; SV1) » sur IP 131.107.151.157). Et parallèlement, aussi depuis ce matin, un autre bot passe avec presque les mêmes comportement, que le premier bot décrit. (sauf qu'il est annoncé référant via Google, avec l'IP 213.136.103.59 et l'UA de MSIE7)
Encore une preuve par l'exemple que faire appel aux “spécialistes” du référencement poussé peut être violemment sanctionné par les moteurs de recherche. En général, mes démonstrations de référencement naturel à mes clients suffit à faire oublier la supposée “utilité” de ces rigolos. Sans compter la nouvelle mode des vendeurs en ligne de faire des liens en javascript pour empêcher tout référencement, ce qui ne sert à rien et les sanctionne tout autant.
Pour conclure
Vous devez vous demander pourquoi j'ai passé autant de temps sur un sujet pareil. L'investissement vaut le coup : il permet de savoir qui est l'audience surfant encore avec MSIE6. Mais surtout cela permet de connaitre la réelle pertinence à encore travailler à produire des sites web pour des navigateurs obsolètes. Et j'ai souvent vu des intégrations de site web dont 50 % du temps fut utilisé uniquement sur la résolution de bugs comme l'infâme peekaboo.
Rien que sur mon site, La part de la version 6 par rapport à tous les MSIE a chûté de 20 % à 13 % entre début Février et Fin Mars. Safari l'a déjà doublé. À partir de combien doit-on considérer que le temps de développement spécifique n'est plus rentable pour cet archaïsme ?
Et quelle modernité pour des navigateurs qui se déclarent encore Mozilla version 4 ?
Les bonnes habitudes doivent prendre le pas sur les erreurs : Virons du net MSIE7 maintenant.
6 réactions
1 De TarValanion - 30/03/2009, 18:12
Chez Grosnavions, on a encore IE6 SP1 sur du Windows 2000... Heureusement qu'on peut installer Firefox. :)
2 De marc - 30/03/2009, 19:31
Cet état de fait n’existe pas que chez Gronavions (bien qu’une partie de leur parc est d’une modernitude qui me submerge de concupiscence) (j’adore le mot concupiscence, il offre à celui qui le prononce le plaisir de régresser et de débiter tout un chapelet d’injures scatologiques sans pour autant déroger aux règles du gay savoir et du bien parler). Mais bref, revenons au Navigateurs tombé dans la plus putride des obsolescences (on tombe dans l’obsolescence, on n’est jamais « obsolète », anglicisme insupportable) (au cas ou Xav n’aurait pas remarqué, j’adore les parenthèses).
Il m’arrive encore très fréquemment d’utiliser, lorsque les nécessités et impératifs de sécurité se font pressants, d’utiliser un bon vieux I.E. 3. (oui, Trois point zéro). Car c’est le plus robuste, le plus résistant, le plus inattaquable de mes navigateurs. ET je jure mes grands dieux de l’informatique que je n’ai pas touché de la journée la moindre goutte de gnole locale ou de Génépis.
Car mon navigateur, voyez vous, cher Xavier, est totalement « romé ». Et je persisterais de l’utiliser tant que je n’aurais pas trouvé un virus ou autre cochonnerie du genre capable de me reburiner le silicium supportant le kernel Windows C.E. 2.0 de ma station-suicide diskless tellement qu’elle est antique tellement qu’elle comprend même pas java, ActiveX et que tellement que Silverlight lui passe à des milliers de pieds au dessus du processus.
Quel rapport avec Gronavions, direz-vous ? tout simplement parce que gronavions, tout comme une bonne partie des banques européennes et votre serviteur, ont un jour ou l’autre succombé au charme des «terminaux intelligents » ou « thin clients ». Une belle escroquerie soit dit en passant, car au rythme auxquels évoluent les navigateurs et les clients « remote » (genre ICA de Citrix et petits cousins), l’on se retrouve rapidement propriétaire d’une boite métallique qui ne peut évoluer. (les procédures de flashage de système sont tellement contraignantes qu’il serait trop long de les énumérer ici). Mais au moment ou ces choses ont été vendues, on ne le disait pas. « une base hardware minimaliste qui ne change pas… seules vos applications métier, qui tournent sur votre serveur, vont évoluer… le poste « intelligent », lui, ne change pas… vous faites des économies de maintenance, de déploiement, de chasse au bug… »
Au « thin client » se sont également ajoutés les systèmes « embedded », petit cousin de l’huitre, enfant hybride du contrat de licence « lié au hard sans contrevenir aux lois concernant la vente liée ». Pourquoi de tels objets ont pu voir le jour ? parcequ’il flattait l’ego de certains administrateurs réseau « qui ont fait la guerre » et qui ne peuvent imaginer l’informatique « cliente » sans un mode 3270, VT220 ou Hazeltine. J’exagère, certes, mais si peu.
Seulement voilà, ces « merveilles technologiques faites pour durer des siècles » mais qui s’avèrent dépassé en moins d’un an, c’était tout de même vendu à une certaine époque aux environs de 3000 F, soit peu ou prou le prix d’une station de travail. Du coup, faut amortir. Et c’est pourquoi il n’est pas rare de retrouver des signatures de navigateurs qui sont aussi vieilles que les zombies nazies émergeant d’un film de Romero.
Mais à chaque chose, malheur est bon. Car buriné dans le plus épais des silicium, entouré d’une mémoire qui s’efface dès que le « thin client » est mis hors fonction, supporté par un processeur qui n’a jamais entendu parler dans la langue X86 (et pour cause, c’est généralement un processeur ARM), le Thin Client résiste à tout. Même à la navigation sur Keygen.us. Même à la visite régulière des sites proposant des images de dames cherchant encore leurs sous-vêtements. Même au surf sauvage dans les contrées peuplées de H4x0rZ et de c0d3rZ néfastes. Bref, naviguer avec un thin client antique, c’est comme plonger dans la mer de Chine entouré d’une cage anti-requins, c’est se lancer dans une virée nocturne au « Parc à Buffle » de Saigon sans même se préoccuper du prix du latex : on est blindé.
Parfois, je le reconnais, c’est un peu frustrant. Car toutes les javaeries animées, tous les popups flashy ont tendance à être remplacé par une fenêtre affichant : « Papa, papa !je comprends rien à ce qu’il me dit, le serveur ». Mais franchement, je serais Administrateur de Gronavion, je préfèrerais encore passer pour une brelle aux yeux de mes administrés (tous des C… de toute manière) que de risquer une infection de Conficker par le biais du poste de Dugommier, service « Fournitures des Stylos Rouges », sous-section « mines et cartouches de recharges ».
Et plus çà ira, plus on en aura, des configurations blindées et antédiluviennes. Grace aux machines virtuelles, par exemple. Car çà, la machine virtuelle, c’est une véritable invention de temps de crise. Je colle une « config » typique pour un utilisateur typique tournant sur un ordinateur virtuel typique dans un environnement de travail typique… et je laisse faire. Au moindre soupçon d’infection ou d’intrusion, hop, j’écrase le VHD (ou son équivalent vmware) et je reviens à la configuration originale et originelle. Microsoft nous le promettait avec « intellimirror », VMWare et Xen nous l’ont apporté. Faut pas imaginer que les VM, çà a été inventé pour économiser les sous de la Direction Générale… ah, çà non ! c’est avant tout parce que marketingment parlant, c’est une invention qui « cause » aux admins autoritaires, ceux qui ont encore des relents de 3270, qui rêvent de l’émulation VT220.
Enfin, c’que j’en dis…
Marc
3 De Mitch 74 - 07/04/2009, 11:50
Quitte à surfer avec un truc indestructible, utilise Lynx...
J'suis hyper d'accord avec l'article, sauf qu'il y a quelques points que je souhaite relever.
* le mode Quirks d'IE 6 et 7 est identique (dans IE 8 aussi) à IE 5.5; l'excuse d'une DSI utilisant IE 6 est probablement plutôt du côté 'contrôle ActiveX mal biaisé pour appli métier' que du pauvre rendu CSS foireux: ce dernier se règle assez facilement, et avec Vista les entreprises ont bien dû s'y coller quand elles ont pu.
* Windows 2000 ne supporte pas de versions d'IE supérieure à 6, mais l'OS reste supporté par MS pendant encore un p'tit moment (je croyais que cétait le mois de juin 2009, mais en fait c'est 6/2010).
* une grosse partie des trucs proprio d'IE 6 étaient en fait déjà dans IE 5.0 (sorti en 1998), à une époque où lesdits standards étaient encore en cours d'écriture; il s'agissait (contrairement à IE 3-4) d'implémentations de propositions faites au W3C. IE 6 a ajouté la bascule DOCTYPE pour corriger les plus flagrantes des déviations entre les propositions passées et les standards entérinés: le box model par exemple (pour passage du test Acid 1).
Cependant, et c'est là que ça a fait très mal, IE 6 s'est dégotté 95% de part de marché avec un moteur de rendu pas fini (au grand dam de Chris Wilson), stade auquel son équipe de développement a été dissoute pour bosser sur le navigateur supposé intégré à Longhorn (lequel a fini en Vista fin 2006) - soit un temps de battement de 6 ans pendant lequel le navigateur et ses innovations ont été décortiqués dans tous les sens, et où Mozilla a peaufiné un moteur de rendu basé sur les standards définis entre 1997 et 2002.
Rester figé et permettre à une bande de développeurs de décortiquer votre produit pendant que la concurrence innove n'est pas ce qu'il y a de mieux.
Essentiellement, IE 6 était supposé être remplacé en 2004 et dégager des radars en 2006 (fin de support originelle de Windows XP par MS: 5 ans après publication), à la sortie initialement prévue de Longhorn et de son IE intégré. Mais XP a eu la vie dure, et MS était contractuellement (et judiciairement, Billou ayant juré devant la Justice amerloque que IE et Windows sont indissociables) forcé de conserver IE 6 dans Windows XP: les spécifications mentionnent le mode de rendu de Trident dans la version 6 et son API (ce mode, et ces bugs, sont donc figés), la MAJ de IE vers 7 (ou 8) sous XP est donc une solution 'opt-in'.
Et ils s'en mordent les doigts au 1 Microsoft Way, Redmond maintenant, parce que mine de rien, MS doit actuellement fournir des mises à jour de sécurité pour IE 5.01 (Windows 2000), IE 6.0 SP1 (Windows 2000), IE 6 SP2 (Windows XP SP2/3), IE 7 (XP, Vista) et IE 8 (XP, Vista, 7). Ils vont aussi se taper le support d'IE 6 jusqu'en 2014 (fin de support étendu de Windows XP Pro), les pôvres.
C'est probablement une des raisons pour lesquelles IE 8 est devenu un 'composant optionnel' de Windows 7.
4 De da scritch net works - 21/03/2010, 23:41
Propriétés en tests et préfixes de vendeurs
De leur histoire, leurs usages, leurs inconvénients et de ma petite contribution à solutionner le problème....
5 De da scritch net works - 31/07/2012, 18:14
HTML wars, la vengeance (se venge) !
C'est là que le papy, il arrive, et il vous raconte comment on faisait avant, et pourquoi on en est venu là. On croyait que le feuilleton s'était définitivement arrêté, mais non, voilà que la dramaturgie du soap des normes du web revient en force....
6 De da scritch net works - 30/11/2012, 10:07
2012, fin d'un monde du web ?
Netscape l'avait dit à la fin des années 1990s : « Le navigateur va devenir le nouveau système d'exploitation ». Microsoft l'avait interprété à sa manière, mais maintenant la prophétie est en train de se réaliser... dans le bon sens....