Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 30 Avril 2011.

Reprenons le postulat du premier tome : Le Dimanche 31 Mars 1918, tombera sur Paris un obus Allemand tirée par la tristement célèbre Grosse Bertha. Ce matin-là, le square public est relativement fréquenté par un peu tout-le-monde : une institutrice, un policier, un journaliste, des soldats démobilisés,... Un de ces passants va mourir, mais il se peut que cela ne soit pas à cause de l'obus. « Un long destin de sang » est une tragédie en deux actes dont nous connaissons depuis le début comment elle se finira, mais pour la comprendre, nous fait revivre les 24 dernières heures de huit protagonistes de ce sinistre événement. Alors qui se fera tuer, et pour quelles raisons ? jalousie, rancune, meurtre crapuleux ou Raison d'État ? Ou réelle victime du bombardement Allemand ?

Dans la première partie, on s'était aperçu que le destin de chacun était étroitement lié :
D'un acteur appelé sous les drapeaux, frère d'un député, lequel a trompé à maintes reprises sa femme. Un journaliste qui enquête sur des photos ramenées par un soldat en permission, qui croise ses informations avec un policier, lequel enquête sur les activités pacifistes d'une institutrice, laquelle est en bisbilles avec l'imprimeur de ses tracts...

Bref, ce diptyque est extrêmement dense, et il sera dommage de se concentrer plus sur un personnage de ce drame choral durant cette chronique. Car il est même pas question de vous donner plus d'éléments que ça de l'histoire. C'est à vous de le découvrir, car cette BD est un formidable polar. Laurent-Frédéric Bollée est une plume connue du journalisme sportif, mais c'est aussi un scénariste qui a maintes fois prouvé son talent. Pour cette histoire, il s'est associé avec Fabien Bedouel, qui trace les visages avec un trait abrupt et sec, ce qui soutient encore plus le côté très noir de l'histoire.

Comme je l'avais dit en faisant la critique de la première partie, la lecture de cette BD donne furieusement envie de se pencher sur le moindre détail, d'aller chercher dans les livres et sur internet des références. C'est un roman sur un fond historique, “en costume” donc, qui donne furieusement envie d'en savoir plus sur cette sale guerre et les horreurs vues par ces gueules cassées.