Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 30 Avril 2011.

Avant de commencer cette chronique, il me faut expliquer un concept de jeu vidéo qui est quasi-inconnu en France, mais très populaire au Japon.
C'est un type de jeu d'aventure, comme on en faisait au début des années 1980s : On se balade de pièces en pièces (des images statiques représentant une vue subjective) dans un lieu, on rencontre des gens, et on tient des sortes de discussion, où on a le choix en moyenne entre 4 répliques, et suivant le type de répliques que vous aller choisi, votre interlocuteur peut vous aider dans votre quête, être indifférent ou carrément hostile.
On parle de “Jeu d'Aventure” car le nombre très restreint d'options pourrait très difficilement le comparer à l'époque, au Jeu de Rôle tel qu'on le pratique sur table.

Ben trente ans après, ce type de mécanisme de jeu existe toujours et est donc très populaire, mais dans une variante très spéciale : Le Jeu de Drague, ou plus prosaïquement “simulation romantique”, en V.O. 恋愛シミュレーションゲーム (prononcez « ren'ai shimyurēshon gēmu », et vous aurez beaucoup avancé votre accent en Anglais).

Bon, soyons clair, la plupart du temps, les amateurs de ce genre de jeu sont plutôt des garçons (quoiqu'il existe un public féminin plutôt important, mais pas pour les mêmes titres, forcément), et en général, de gros puceaux, ok “gros”, je retire...
C'est exactement le cas de Keima Katsuragi, un lycéen qui achète tous les titres de jeux de drague, et les termine tous. Il est une référence sur les forums spécialisés sous le pseudo Le Dieu Tombeur. Et modeste avec ça...
Mais il est tellement vissé à la PSP que jamais il n'a osé regarder en face une fille, et dire de sa bouche des mots dans l'intention de faire chavirer le cœur de la demoiselle.

Sauf qu'un jour, en répondant à un e-mail bizarre, apparait soudainement devant lui Elsy, une fille étrange qui l'embarque dans les airs. Ainsi qu'un collier autour de son cou. Sans le savoir, Keima a signé un contrat avec les Enfers, où il doit récupérer pour leur compte des âmes damnées, et dont l'échec est condamné par la décapitation. Comme quoi, y'a rien de plus étrange que la réalité par rapport aux jeux vidéos.

Et où donc les âmes terribles issues des prisons de l'Enfer se réfugient-elles sur Terre ? Dans les anfractuosités du cœur des personnes innocentes.
Le seul moyen pour les en déloger étant alors de provoquer un intense sentiment chez l'humain victime, si possible avant que leur âme pure ne soit submergée par le démon en eux.

Voici donc Keima qui, sur les ordres et l'assistance très maladroite d'Elsy, doit séduire des filles, en vraies, 3D chair et os, au point de leur obtenir un baiser, mais attention, pas de triche, un baiser sur la bouche.

Alors quand on est suivi par une fille jolie comme un cœur, déguisée comme une fée, avec un balai (et pas forcément dans le cul), et qui est en fait un démon qui attend avec impatience que vous roulez une galoche à une autre fille prédéterminée pour y mettre en bocal le monstre qui se cachait dans son cœur... eeeuuh... ça change un peu la vie de lycéen. Ajoutons qu'Elsy n'arrête par d'appeler Keima “Dieu”, bref vous avez une comédie qui va être très riche en quiproquos, mais dont l'échange salivaire n'intervient qu'en dénouement de l'histoire. Ou pas...

La série a été adaptée l'année dernière en animation. Alors, faut vraiment se plonger dedans pour apprécier, mais le graphisme très léché et l'humour très très très.... spécial du manga y sont bien rendus. À vraie dire, comme le D.A. a été diffusé en France (sur une chaine que je laisse Dusport deviner) avant la traduction du manga, ça m'a fait un peu bizarre de le découvrir dans l'autre sens.