Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 6 Août 2011.

Lucio Perinotto est un fana de l'aviation, plus précisément de celle qui roulait des mécaniques dans la première moitié du XXème siècle. Ses œuvres paraissent principalement dans le Fana de l'Aviation.

Agréé Peintre Officiel de l'Air et de l'Espace, titre décerné par le Ministère de la Défense, ce qui veut dire qu'il a un grade honorifique de Capitaine, qu'il a le droit de prendre en photo les engins sur les bases de l'Armée de l'Air et qu'il expose lors du Salon du Bourget avec ses camarades.

À 60 ans, il a une spontanéité et un désir de recherche, ce qu'il témoigne dans ses notes. Des livres, des films d'actualités, des documents glanés sur internet, ou encore dans les musées et les collections privés (ça semble bien pratique, le statut de Peintre Officiel), il explique la subtilité de l'angle choisi, parfois dans les impératifs d'une publication magazine.
Les illustration qu'il nous présente ne sont pas aussi détaillés que celle de couverture. D'abord, certains avions avaient une vraie forêt d'antennes et de câbles extérieurs. Les illustrations n'ont donc pas forcément une exactitude pointilleuse. Certaines ont vraiment le jet, une dynamique née du rush de la livraison, et du coup on découvre comment en quelques couches de couleurs ont peut vite faire un décor, qui justement ajoute une puissante dynamique au dessin.
Le texte est enrichi des roughs présentés au rédacteur-en-chef, ou d'esquisses d'études. Et là aussi, pour un travail rapidement mené au crayon, il y a maîtrise.

Dans cet artbook, ce sont clairement ses illustrations d'avions de la Seconde Guerre Mondiale qui dominent, mais on note aussi quelques prototypes comme le Dornier D0 335 Pfeil, l'improbable Coléoptère de la Snecma, le massif SNCASE SE-210 de Grognard et le fin Tupolev 95.

Quand on regarde les dernières pages, on pense immédiatement à « Blake & Mortimer », mais aussi et surtout aux séries des époux Anderson comme les « Thunderbirds », ces flamboyantes productions Anglaises des années 1960s, montrant en action d'improbables engins dans un design devenu rétro-futuriste, des carlingues boulonnées et de confortables sièges en cuir capitonnés où des marionnettes sauvent le monde.

C'est un beau bouquin pour tout ceux qui s'intéresse aux avions, car l'illustration permet de mettre en scène des plans qu'il aurait été pratiquement impossible de réussir en photo.
C'est un bel objet de monomaniaque, mais il faut avouer que dans son genre, Lucio Perinotto, il est loin de manier ses plumes comme des manches.
Vrrrrooooaaaaaarrrr...