Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 29 Octobre 2011.

Il y a quinze jours, nous avions parlé du massacre perpétré envers la population Arabe Parisienne en Octobre 1961 par le Préfet Maurice Papon. Quelques mois plus tard, l'Algérie est indépendante, l'empire colonial Français n'existe pratiquement plus, et tous ces soldats démobilisés en métropole.

Surtout ceux qui dans le bled faisaient chanter les indigènes à la gégène, les pros de l'intimidation, de l'interrogatoire musclé, du règlement de compte, ça en fait des paras obligés de se reconvertir

« L'histoire des hommes de l'ombre de la Vème République », c'est ce que promet dans son sous-titre cette série.
Et c'est l'histoire du retour à la vie civile de Galland. Un para qui justement avait fait les basses-œuvres lors des “événements” en Algérie. Revenu à Paris comme pompiste, il se fait approcher par son ancien lieutenant François Charrière. Ce dernier a monté une “officine de sécurité”. En marge des services officiels de police, en dehors des budgets de l'État, une association de « Grands démocrates » comme les décrit Michel Audiard.
Une officine dédiée à l'épuration des éléments hostiles à la République.

Et durant ces années 1960 où pour les étudiants, le rock vient des USA et les idées de l'URSS, la première mission de Galland sera de mettre au froid quelques syndicalistes avant qu'ils ne donnent de mauvaises idées à la jeunesse Française.

Évidemment, tous les éléments sont romancés, mais ont reconnaît aisément des allusions envers certaines personnalités politiques, des membres du Milieu (mais qui n'étaient pas politiquement au Centre). Scénaristiquement, c'est assez bien amené et on imagine, bien documenté. Sur le dessin, ce qui est un peu dommage, c'est le plaquage de textures (notamment des journaux, des affiches, du papier-peint) qui du coup affadit le trait et en font ressortir les quelques défauts.

C'est un polar costaud, sur les années troubles de notre République, qui doit faire face à un afflux de réfugiés de ses anciennes colonies, terrorisée par les Rouges à l'Est, mais aussi par ses propres militaires au sein de l'OAS. Les instants sombres de la France... À une époque où Franco garrottait ses opposants, et où les politiques Italiens et la mafia vont bientôt constituer la loge P2. Et à mettre en perspective avec le Carlos d'Olivier Assayas diffusé cette semaine sur Arte.
On est très loin des Tontons gaffeurs au langage fleuri des films de Georges Lautner, là : on tue de sang froid.