Ça fait des années que je suis Paris Web, de loin. Ce cycle de conférences est considéré comme la date reine du secteur Francophone. Car on y parle de l'ensemble des technologies, et la qualité de ses intervenants y est incontestable. Même si tous les aspects ne sont pas couverts (les retours d'expérience se font plus sur Sud Web), une journée de conférence de Paris Web vaut bien une année de veille technologique continue.
Ça fait des années que je rêve de me libérer pour y aller. Le stream vidéo ne faisait que pimenter mon impatience. Les apostrophages sur Twitter du genre Tu es dans quel amphi ?
ne sont que d'amère piqûres de rappels qu'on ne peut rencontrer ses web-heroes, son panthéon personnel, ses demi-dieux vivants qui bénissent chaque smartphone qu'ils touchent.
Ça fait des années que je pleure devant les talks, comme la fabuleuse démo WebGL de Paul Rouget. Oui, il aimerait qu'on aie retenu le reste de la conférence, comme les websockets et la capture vidéo, mais ça non plus, j'ai pas oublié.
Ça fait des années que j'hallucine quand je vois partir les billets early birds en moins d'une demi-heure, où je vois mon flux twitter être plus guerrier qu'une horde de fashionistas le premier jour des soldes, ou de fashionistas (encore ?) devant les annonces de feu-Jobs.
Ça fait des années que j'envie mes camarades qui y sont, et que j'abuse de subterfuges. J'ai heureusement eu la chance de profiter de l'Agile Tour Toulouse, mais cette année, ô coquin de sort, ça tombe exactement aux mêmes dates.
Ça fait des années et… je m'y retrouve en tant qu'intervenant.
Honnêtement, à Sud Web, j'avais le trac
Un trac terrible l'année dernière. J'agrippais désespérément mon support de peur que cette angoisse ne se voie, et je crois que personne n'a deviné mon subterfuge quand je froisse et jette la page : en tremblant comme une feuille, elle aurait trahi mon angoisse. Pourtant, des conférences devant 2000 personnes, des émissions de radios ou tv, que j'anime ou dont je suis invité, j'en ai l'habitude. Interviewer des “stars”, ça n'est nullement une première pour moi.
Mais pouvez-vous imaginer ce que c'est que parler devant 200 personnes, qui sont presque toutes des références du secteur, la plupart des professionnels respectés pour leur maîtrise, leur morale, leur amitié, et où on vous demande de faire un sujet… non technique ? Ben voilà, j'ai eu un trac comme je n'en ai pas vécu en dix ans.
Et être félicité par Rudy Rigot et Bruce Lawson, c'est… inespéré.
Bis repetita : je ne serai pas technique
Là encore, à Paris Web, mes deux sujets retenus ne sont (presque) pas techniques. Et étonnement, ce sont deux thèmes qui étaient aussi en négociation avec Le Train de 13h37.
Finalement, cela me flatte. Peut-être aussi que mon passif professionnel n'étant pas exclusivement axé sur le web m'a valu ma qualification. Que j'ai un regard différent des autres. Je vis mon métier comme une réelle passion. À vraie dire, le jour où je ne l'aurais plus, vous me verrez ailleurs.
En fait, c'était extrêmement gratifiant de voir que mon lighting talk sur les questionnaires de recrutements ont fait du bruit, ont littéralement crevé un abcès. Et cela a encore été le cas lors du dernier Sud Web quand j'ai improvisé le sujet Urgent Cherche Stagiaire
. Tout le monde a été surpris que je ne joue pas le troll, mais assumé un rôle de passeurs de paroles, et qu'on aboutisse à un projet de site d'information sur le sujet. Et en plus, ça se retrouve dans l'actualité du moment.
Donc des sujets comme la désuétude supposée des <table>, la beauté des hacks, les leçons à prendre sur les emoji, la navigation arborée, la sincérité du code, les rapports de bugs, ne seront pas traités sur scène (enfin, pas cette fois-ci), mais feront l'objet soit de billets ici-même, soit d'articles par ailleurs ou pourquoi pas de petits ateliers sur Toulouse. Une fois encore, je préfère me concentrer sur ce qui est commun à tous, plutôt que de parler de technologies serveurs qui sont forcément segmentantes. Tout le monde ne fait pas du NodeJS, n'apprécie pas PHP à la même valeur ou ne reconnaît pas ce que dotNet a apporté.
De quoi j'y causerai (au Palais Brongnart)
Étonnement, ces deux sujets retenus me passionnent. et l'un d'eux est un thème qui concerne directement le projet où je suis actuellement impliqué.
Vers une nouvelle éthique : du conseil client au militantisme est un sujet naturel, après ce que j'ai dit sur mes exigences en méthodes d'évaluation, de respect de la vie privée et mon engagement politique lors des Législatives.
Construire pour le futur, écrire un site web pour des décennies se trouve être ma préoccupation actuelle, immédiatement en phase avec le service Simtie auquel je participe actuellement. Et que ce sujet soit retenu pour Paris Web est bien évidemment une fierté pour l'équipe qui me support travaille chaque jour avec moi.
Et encore une fois, à l'exception de mon blog, je veux éviter de m'exprimer deux fois sur le même sujet. Je veux à chaque fois prendre le temps de préparer cette rencontre, d'aborder avec un angle différent, pour m'obliger à ne pas faire toujours le même ronron.
Cela fait partie de mon obligation à aller de l'avant.
Et… c'est grisant.
2 réactions
1 De Tristan - 05/06/2013, 09:28
"on ne peut rencontrer ses web-heroes, son panthéon personnel, ses demi-dieux vivants qui bénissent chaque smartphone qu'ils touchent. "
T'es con :-D
Merci pour l'éclat de rire du matin !
--Tristan
2 De Brice - 05/06/2013, 11:46
Pour ma part je n'ai pas été retenu mais je m'y attendais un peu, par contre j'ai mon billet pour aller te voir :-)
Bien sur j'aurais un appareil photo pas loin.