Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 5 Octobre 2013.

Dans un village du Leicester, une troupe de cirque défile pour se faire de la publicité avant une représentation. Un éléphant devient fou et manque de blesser une femme enceinte. On est en 1862. L'enfant qui naîtra étant difforme, les parents sont persuadés que cette frayeur a mené à cette horrible infirmité.

L'histoire d'Elephant Man, vous la connaissez peut-être : Celle d'un jeune homme, qui mourra à 27 ans, défiguré par une terrible maladie génétique qui forme d'impressionnantes excroissances de char et d'os. Son histoire est aussi à la prise de conscience de l'aspect humain de la médecine, celle où l'on a arrêté de considérer ce genre de difformités uniquement comme des phénomènes de foire, pour plus s'intéresser à l'humain et à tenter de le soulager. Celle d'une Angleterre Victorienne, où la monstruosité est l'objet des cabinets de curiosité, mais où les premières notions d'éthique commencent à s'établir dans les milieux scientifiques.

John Merrick, rejeté par sa famille, ne pu vivre que comme un phénomène de foire, trimbalé et exhibé par un forain au gré des saisons de village en villages, parmi les femmes à barbes, les nains, les géants, les hommes à la peau écaillée, les nègres sauvages et les siamois. Les hommes monstres, vivant dans des conditions de misère, objet d'une curiosité malsaine d'un public ignorant et avide de sensations fortes. Il vivra dans la misère, fut recueilli par un médecin de l'hôpital de Londres. Et pour pouvoir lui assurer un logement, une souscription publique fut faite.

La BD s'intéresse à l'homme. Elle s'est inspirée de la même source que celle où David Lynch puisera pour son film « Elephant Man » sorti en 1980, à savoir une biographie écrite par Michael Howell et Peter Ford. Un ouvrage journalistique, très fort car composé de lettres et d'extraits de journaux d'époques, mais aussi de descriptions longues et détaillée sur ce qu'a enduré John Merrick. Je dois avouer que j'ai lu le livre suite au film et j'en étais pas ressorti intact. Cette BD en donne cette force, et est une ode envers la différence, contre l'exclusion d'un handicap.