Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 22 Février 2014.
Après la terrible boucherie de la Grande Guerre, l'Europe cherche à reprendre goût à la vie. Il y a les prémices artistiques des Années Folles, et les rêves scientifiques. Notamment Rutherford qui dit avoir réussi à casser l'atome, un potentiel incroyable qui défie l'imagination. Ou encore l'aviation et la possible Conquête des Éthers, s'affranchir de la gravité terrestre pour aller visiter les astres !
Oui, 1920 est une année qui cicatrise d''espoir, mais qui contient aussi les germes d'une nouvelle guerre. Or les savants qui sont le plus en pointe dans le voyage spatial semblent victimes d'un tueur en série. Cela pourrait être des crimes crapuleux, mais à chaque fois, les notes, plans et feuilles de calculs ont été dérobés dans la foulée.
Pourquoi s'attaquer à des spécialistes de l'astronautique, sinon pour conquérir l'espace ?
Ferdinand Straub, riche oisif, aviateur hors-pair et gentleman détective renommé en est intimement convaincu. Son brillant esprit de déduction va le mettre sur la voie d'un esprit machiavélique.
De plongées en milieux interlopes, filatures, interrogatoires et recoupements, il va mettre un nom derrière ce complot : Le Docteur Radar. Mais l'homme se montre insaisissable. Aucun des informateurs ou homme de main ne l'a réellement vu.
S'engage pour Straub et les polices d'Europe une course-poursuite, semée d'embûches, de fausses pistes et de pièges mortels. Docteur Radar se révèle vite être un dangereux criminel plein de ressources qu'il vaut mieux ne pas trop chatouiller.
Au casting, difficile de ne pas parler de l'ensemble des carrières de Noël Simsolo : il a écrit des aventures du « Poulpe », la série des « Edgar Flanders », c'est un comédien, un réalisateur de cinéma. Il est aussi un historien du cinéma, a fait une suite d'entretiens avec Sergio Leone. Bref, c'est un auteur complet. Dans les années 1990s, il a écrit une “dramatique” pour France Culture, « Docteur Radar » dont cet album en est l'adaptation en bande-dessinée. Étonnement, impossible d'en retrouver trace sur le site de la chaîne de Radio France.
C'est donc sur cette base que Frédéric Bézian a fait sa mise en images. L'intrigue de base est une référence aux romans feuilletons de l'époque comme « Fantômas » ou « Arsène Lupin » et la BD en reprend les canons du genre : un génie du mal, aux moyens financiers et technologiques impressionnants, une police volontaire à l'arrêter mais ridiculisée. Et surtout des références aux recherches scientifiques et à l'art contemporain.
Normal que Bézian s'y sente à l'aise avec un dessin noir, nerveux, et plein de références artistiques. L'ambiance est prenante, le rythme rebondit régulièrement avec l'intrigue. Un cadrage qui sert un mouvement très dynamique. À vraie dire, ça me donne bien envie d'écouter la pièce radiophonique.