J'avais commencé à acheter la revue Animeland, parce que comme je causais de plus en plus de manga dans mes émissions radio, il fallait bien que je me renseigne et que je dise moins de conneries. Or ce magazine, qui a commencé comme fanzine, était réellement indépendant de tout éditeur, et proposait des articles, dossiers et interviewes de qualité, avec une réelle approche critique.

Puis, j'ai arrêté mon activité de chroniqueur BD après 25 ans d'activité. Mes revues se sont retrouvées dans un rayonnage quand j'ai arrêté de faire mes chroniques BD, quand nous avons arrêté Supplément Week-End. Puis j'ai fait la place dans la bibliothèque et ces revues sont allées dans des cartons. Et les cartons sont restés, plein de revues, de dossiers, d'albums et des masters d'interviewes, encombrant de son m³. J'ai donné des albums, des revues, mais je me suis dis que certaines d'entre elles pouvaient intéresser au-delà d'une collection privée.

Alors j'ai fait une proposition à la Bibliothèque Municipale de Toulouse et à la Cinémathèque de Toulouse. Et cette dernière s'est trouvée intéressée par ma collection Animeland, qui va approximativement de la 37 à la 110. Environ 60cm linéaires..

Pour les amateurs, il me reste du Fluide Glacial et du BoDoi, faire offre très très vite

Je suis vraiment heureux que la Cinémathèque de Toulouse se soit manifestée. Depuis qu'ils sont à la Rue du Taur, ils n'ont pas hésité à mettre en avant les films dits de genre, d'abord par les faubourgs du cinéma et ensuite le festival extrême cinéma, que Radio <FMR> a accompagné autant que possible. J'ai pu y rencontrer Jean Rollin, et d'autres noms célèbres du bis, on a pu y monter des projections nanardes tout comme des ciné-concerts d'exceptions (et j'ai un souvenir ému du Point ne tueras avec Doctor Livingstone et DJ Peyo en Novembre 1998).
Ils ont un réel respect pour des œuvres qui n'étaient pas forcément bienvenue dans un cadre académique et un fonds d'une richesse exceptionnelle qui date de leurs tous débuts. Et je le dis d'autant plus que Franck Lubet et Professeur Thibault sont des amis et des puits de science.

Et c'est ainsi que nous avons transféré cette collection, direction la rue du Taur, et sa magnifique bibliothèque au premier étage.

Ceci est la salle publique de consultation de la bibliothèque (le fond films et vidéos est à Balma). Outre des scénarii, des ouvrages critiques, des biographies, etc... on trouve les revues parues dans l'année. Pour consulter les années précédentes, il faut demander gentiment au personnel présent. Pour le coup, nous avons été autorisés à voir le back office, le fonds de la bibliothèque, entreposée dans ses impressionnantes armoires automatiques.

Le fonds est divisé entre les collections de revues complètes francophones, et les étrangères et incomplètes. Pour l'anecdote, ils ont même du Hot Video, les légendes des rayonnages racontent qu'une directrice a voulu s'en débarrasser, mais que l'équipe a tenu bon : Si ce n'est la Cinémathèque de Toulouse qui les archive, aucune autre institution ne conserverait d'archives d'un cinéma aussi marginal.

Mes revues ont rejoint le fond de leur bibliothèque, et sont consultables à la rue du Taur, avec d'autres bien plus prestigieuses. Si jamais vous en ouvrez un et que vous tombez sur un bout de post-it, ben vous saurez que j'ai parfois fait des chroniques en catastrophe par manque de temps.

Si vous avez ce genre de revues en collection, dans un état impeccable, n'hésitez pas à contacter les bibliothèques municipales et les musées, vous pourriez leur donner une nouvelle vie et aider des étudiants et des chercheurs.
Et d'ailleurs....

Et il se trouve que la Cinémathèque avait la revue Animeland du n°12 au n°37. Drôle de hasard. Du coup, j'ai demandé à voir le plus vieux. Et dedans, enfin la réponse que je cherchais depuis 3 mois.

La fin de l'histoire de fin

Lors du dernier THSF, j'ai fait une conférence autour de l'œuvre « Akira » de Katsuhiro Otomo. Régulièrement, je lis dans des articles que Otomo était embêté sur le final de sa BD (qu'il réalisera bien après le film) et que Alejandro Jodorowsky lui aurait conseillé une fin. Le problème est que je n'avais aucune confirmation de ce fait dans une interview d'Otomo, et, ayant déjà eu Jodorowsky en interview et plusieurs témoignages, je savais que l'individu avait tendance à broder de nombreuses légendes sur sa personne. J'étais pas sûr, et je voulais une réponse si jamais cette histoire revenait. J'avais seulement des témoignages comme quoi ils se voyaient souvent, ce qui aurait corroboré cette thèse.

Et en ouvrant Animeland n°12, en feuilletant, je tombe pile poil sur une interview du mangaka, qui efface enfin les doutes :

(question) Il me semble avoir lu dans une interview datant de l'année dernière que le scénariste chilien Alexandre Jodorowsky a affirmé vous avoir suggéré la fin d'Akira lors d'une fête. Tout d'abord je voudrais savoir si cela est vrai […]
(réponse) En vérité, la fin d'Akira était déjà décidée depuis le début.

Plus de doutes, Jodo est un mytho.