Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 5 Mars 2006.

La richesse de l'univers, le scénario hallucinant et toutes les inventions graphiques firent de la série « Gunnm », un succès immédiat. Des cyborgs aux corps fabuleux à la Hajime Sorayama, des gros bills boulonnés de partout et bouffis de puissance, le tout s'entre-détruisant dans de titanesques chorégraphies mécaniques, se terminant dans d'hallucinantes explosions de pièces détachées à la Georf Darrow. Fallait que cela continue. Surtout que le dernier tome laissait un blanc gigantesque. On savait que Gally avait retrouvé sa mémoire effacée de Yoko, et qu'elle avait réussi à monter l'échelle de Jacob. De quitter la décharge Terrienne, pour monter à la cité suspendue Zalem jusqu'à Jéru dans l'espace. Mais dans le dernier chapitre du dernier tome.

C'est justement cette irrésistible montée qu'est décrite dans « Gunnm Last Order ». Pour retrouver la puce cerveau de son amie Lou (tous ceux qui furent ses compagnons eurent un destin tragique), Gally se décide de faire équipe avec l'infâme docteur Desty Nova. Et pour sauver Lou, le seul moyen qu'elle a trouver, c'est de détourner l'attention en participant à un fantastique tournoi d'assassins pour pouvoir forcer la fabrique de puces-cerveaux.

L'Humanité en dehors de la Terre est largement plus dégénérée qu'à la hauteur des pâquerettes. Elle rencontre des adversaires délirants comme un clown tueur et un hypnotiseur fou... pour un tournoi d'arts martiaux, c'est du délire ! Et en même temps, sa mémoire de Yoko lui revient. Le pétage de plomb devient continu.

À la différence de la plupart des mangaka (comme ceux de « Gundam »), Yukito Kishiro fait partie des rares dessinateurs qui travaillent seuls. Ce qui donne un dessin de science-fiction très léché, comme Masamune Shirow, ou Jirô Taniguchi et « Blame ». Ce dessinateur est même désormais une référence, puisque les affiches des films « Underworld » et « Underworld Evolution » ne sont que pompage de ses couvertures de « Gunnm ». L'inconvénient de travailler seul, c'est qu'il faut du temps, beaucoup de temps. On en est à des vitesses de sortie proche de la Francobelgie... sauf qu'il produit quand même dans les 192 pages par album !