Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 22 Mars 2008.

C'est quelqu'un que vous connaissez. Enfin, que vous croyiez connaître. Il ou elle est plutôt talentueux, dynamique, et se trimbale toujours avec ce drôle de téléphone portable, d'apparence solide, mais un peu gros. En fait, cette personne fait partie des 1000 de Global Frequency. Une agence secrète de sauvetage, un réseau géré par des téléphones satellites, un club fermé de sauveteurs internationaux, tous extrêmement compétents chacun dans leur domaine. Et quand ils reçoivent un coup de fil de cette mystérieuse Aleph leur disant qu'ils sont sur Global Frequency, ils plaquent tout.
Parce que le destin de l'Humanité est entre leurs mains.

Miranda Zero est l'éminence grise de cette organisation. Celle qui est à la base de tout, recrutant, négociant, menaçant. Son carnet d'adresse est longue comme la liste des secrets enterrés après la Guerre Froide. Des plus grands savants, jusqu'aux espions les plus aguerris, des anciens soldats hyperentraînés jusqu'aux personnes les plus influentes des communautés citoyennes.

Qui sait de quel péril sauve-t-elle le Monde... un virus oublié, des illuminés de n'importe quelle doctrine, ou un phénomène naturel exceptionnel. Il faut arriver, réfléchir, comprendre, et agir au plus vite. Quand ce téléphone sonne, il vaut mieux déjà commencer à courir en décrochant. Alors, tenez-vous prêts. Vous êtes sur Global Frequency, et les meilleurs spécialistes sont là pour vous épauler.

Warren “glauque” Ellis (« Transmetropolitan », « Le ministère de l'Espace », « Desolation Jones ») raconte une histoire bourré d'adrénaline, rythmée par un chrono sous amphets' pour ce « Mission Impossible de l'ère Internet ». Chacun des chapitres est indépendant, et dessiné par un auteur différent, démultipliant à chaque fois les agents intervenants. Le casting sans cesse changeant et la cadence effrénée sont là pour mettre le lecteur sous pression.

Revenons à la réalité.

En 2005 fut tourné un pilote de série-télé adaptant le comics, que ceux qui l'ont vu ont jugé d'excellente qualité. Mais Warner Bros, qui l'a commandé, ne le diffuse pas. Ce pilote se retrouve comme par hasard sur les canaux de distributions illégaux d'internet en peer-to-peer. Où elle génère un buzz littéralement énorme. Le réalisateur de ce pilote, John Rogers, dégoûté par la position de la major, ne sait s'il doit condamner l'initiative, ou au contraire l'encourager malgré son illégalité.

Le plus étonnant dans cette histoire, c'est la totale incompréhension du phénomène par Warner Bros : Jugeant que le pilote a été trop piraté pour être diffusé à la télévision, ils ont tout simplement... enterré les bandes. Privé à jamais d'une quelconque diffusion, même sur une chaîne du câble ou en DVD.

Bref, on atteint exactement l'absurde où d'immenses sociétés de production cinéma et musicales combattent les nouveaux moyens de diffusions comme la radio (qui entre les années 1930s et 1960s n'avaient pas le droit de diffuser des disques), le magnétoscope l(le fameux procès “Bétamax” opposa Paramount et Sony) et maintenant l'internet. Au risque de disparaître dans un marché en pleine mutation qui permet enfin aux indépendants d'accéder à des moyens de diffusions modiques, sans se faire racketter par les majors et les distributeurs.

Ils ont raté « Global Frequency », ça sent le sapin pour eux.