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Ce billet est dans le cycle « La Psychanalyse du Clavier ». Cliquez ici pour lire l'intro et les autres billets publiés.

Avant d'entrer sauvagement dans le sujet, regardez le bel objet allongé qui repose sous vos doigts et commençons par classer ses touches. Il ne fait aucun doute que le sujet de nos expérimentations est particulièrement complexe, disposant de touches de tailles très diverses, avec des symboles ou des abréviations cabalistiques, sans compter des petites lumières qui ne surgissent de va savoir où.

Qui es-tu, obscur monolithe ?

Image D.R., source : waterwooling.de

Étant donnée que nous faisons ce qui tient à la fois de la thèse philosophique manière BHL et de l'analyse scientifique approfondie édité par Marabout Guides, nous devons absolument classer les touches du clavier en grandes catégories. Prenons notre tournevis et faisons sauter chacune d'entre-elles. On y trouvera :

  • les touches symboliques (de A à Z jusqu'à 9 dont Espace, ⇥Tab et $£¤). Un appui simple donne un caractère. C'est le fonctionnement basique hérité d'une machine à écrire.
  • les touches modificatrices (⇧Shift, ^Ctrl, Alt, ⌘Cmd, Fn)
  • les touches mortes (^" et Compose). Celles-ci produisent un symbole, mais leur fonctionnement se fait par une combo en plusieurs temps. Par exemple, il faut appuyer ^" puis relâcher puis appuyer Aa pour obtenir le â de “relâcher”.
  • les bascules (⇪Caps.Lock, Num.Lock, F.Lock)
  • les touches fonctionnelles (Esc, PrintScreen, , Www, F1 à F10 et au-delà)

Mais le fonctionnement d'un clavier devient plus complexe quand on associe des touches entre-elles dans ce que l'on appelle des combinaisons, ou si vous avez déjà joué à Street Fighter II des combos (La fameuse touche modificatrice Punch associé au mouvement quart-rotatif-clockwise ⇓⇘⇒ du joystick que j'ai jamais réussi à faire un seul hadou ken avant d'être mis K.O.). Le problème, c'est comment les noter.

J'ai convenu avec moi-même de quelques conventions d'écritures que je vous impose parce qu'après tout je suis dans mon blog. Ainsi, si deux touches sont accolées, unies par un “+”, elle doivent être appuyées ensemble. Par exemple : ^Ctrl+D (merci de m'avoir bookmarké). Si deux touches représentent deux appuis successifs, comme dans le cas des touches mortes, elles sont séparées par une “,”. Mais vu que ça risque de ne pas être lisible, dans ce cas-là, j'encadrerais avec des guillemets, si possible que j'utilise peu. Tiens, on va prendre ⌈ et ⌋ uniquement parce qu'ils ressemble à des guillemets japonais. Donc mon exemple ressemblera à ⌈ ^ , A ⌋.

Exemple de combo : ⌈ Espace+o , e ⌋. C'est comme ça qu'on faisait un œ (“e dans l'o”) sur une bonne vieille machine mécanique à marteaux. Ah ouais, non mais si vous essayez sur vos mâchins d'hommes/femmes modernes, on va pas s'en sortir.

Mais vous verrez que tout n'est pas si simple, et que des farceurs se sont amusées à transformer des touches symboliques en touches fonctionnelles, et des touches fonctionnelles en touches modificatrices…

Suite de la saga : « Faut-il changer la disposition des lettres ? ».