Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 4 Juillet 2009.
Henry Chapman est un détective brillant, riche. Il a eu l'immense chance d'avoir eu comme maître Sherlock Holmes. Nanti de sa fortune et de son titre nobiliaire, il s'est offert le luxe de quitter Scotland Yard et de s'installer à son compte.
Néanmoins, une affaire de meurtres qui semblent être liés à un monastère du Cachemire vont pousser ses petites cellules grises dans leurs derniers retranchements. Qui veut la mort de célèbres savants ?
Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais la semaine dernière, j'ai chroniqué « Les aventures de Jack Bishop #1 : Le temple de l'épouvante ». Ce livre est des mêmes auteurs...
Un peu moins grossier, caricatural et plus dans l'exploitation respectueuse du filon Ligne Claire, l'inspiration des « Aventures de Blake & Mortimer » est évidente, même si elle n'a pas lieue à la même époque puisque l'histoire se déroule pendant la Belle Époque, entre 1895 et 1907.
Néanmoins, il y a encore de sérieuses imprécisions dans le dessin : des barbes et des moustaches qui disparaissent, des vêtements qui changent ou se déboutonnent pour une case, des chapeaux incertains, des visages qui ne cessent de changer de trait et des chapeaux à la forme aussi mouvante que la perspective des voitures. Je vous fait grâce des fautes de frappes (vive le lettrage informatique), et je passerais sur la cachotterie d'avoir réutilisé des noms de personnages de série tv (Sydney Fox, Angus McLeod,...). Quant aux défauts du scénario, s'il reprend très bien le tic des aventures Jacobiennes, c'est à dire la logorrhée verbale, il insiste parfois trop en donnant des détails inutiles (qui ne sait pas que l'invention du téléphone est attribué à Graham Bell, hein ? Qui ?... Je veux dire en 1907), fait parfois un bel impair (en parlant d'hexagone pour la France, ce qui n'était pas vraiment le cas avant 1918), beaucoup trop de mises-en-abymes imbriquées, parfois laissés en plein milieu, ce qui donne une impression de fausse-piste, sans compter une fin capilotractée. Bref, l'album a été fait vite, très vite et aurait gagné à être relu avant l'encrage.
Non, sincèrement, cet ouvrage est largement mieux fait que le très mauvais « Les aventures de Jack Bishop ». Le progrès est plus que certain. Prochain effort peut-être sur le titre parce qu'après « Le temple de l'épouvante », « Terreur sur Londres » fait lui aussi office de couverture valise : on peut presque y mettre n'importe quoi dans le bouquin. C'est pas avec un tel nom qu'on se souvient de l'histoire.
Après, en l'achetant sur un coup de tête pour offrir au petit neveu, il peut parfaitement suffire.
Hergé, Saint Patron de la Ligne Claire, pardonne-moi, j'ai failli en dire que du bien.