The Day We Fight Back Les signes étaient favorables : J'étais un peu surpris du trafic sur le premier billet d'annonce il y a 15 jours, et celui publié le matin même à potron-minet, joyeusement relayés par Jean-Marc Manach, Tristan Nitot et bien d'autres netizens respectables. C'était tellement encourageant que j'en étais même inquiet sur la “capacité pompier” du lieu. La météo a changé en cours d'après-midi en grosse saucée, ce qui a dû changer les idées de plus d'un, suffisamment pour garder un remplissage raisonnable du bar ;)

Avant de commencer la soirée, j'ai eu le bonheur de trouver chez ma bédélibraire favorite le deuxième tome de « Media Entity », excellente BD qui imagine le scandale Jérôme Kiervel si les réseaux sociaux remplaçaient les cartes d'identités. Une série qui m'a tellement plu que je l'avais chroniqué deux fois sur mon blog.

Un public avide de réponses

Arrivé une demi-heure en avance, j'étais déjà fermement attendu par 4 personnes. Quelle impatience ! Et ce n'était que le début des réjouissances, car nous fumes une bonne trentaine. Le soutient d'amis comme Ludovic Hirilmann, Solarus, Alex et Nathalie n'était pas superflu. Je regrette néanmoins l'absence de demandes de professionnels, il y a encore du travail à faire, notamment sur la reconnaissance du standard international PGP de signature d'e-mail. Encore plus étrange, je m'attendais à plus de professionnels du web, or il y a à y gagner à rencontrer un public réellement généraliste sur le sujet, ne serait-ce qu'en terme de réflexion sur notre industrie et nos prestataires.
La disposition du bistrot était une excellente idée, car elle permettait d'éclater les groupes. Et surtout le cadre du Zinzolin s'est trouvé très ludique quand une douzaine de pc se sont mis à luire dans la lumière tamisée.

Oui, cela manquait de cours d'initiations mais nous n'aurions pas forcément imaginé les questions abordées. Y répondre appelait d'autres questions, à un rythme qui évite d'embrouiller les interlocuteurs. Il y a une réelle richesse dans les échanges. Et même si, vu l'immensité du sujet, on ne peut aborder que certains points, ce regard qui exprime la compréhension est... réconfortant.
Je sais que des amis hésitaient à venir, de peur de tomber sur la question des puces GPS dans l'alim ATX des Mac. Mais non, ce sont des personnes un minimum informées qui sont venues, et les questions étaient vraiment censées et loin des délires paranoïaques.

J'ai eu une demande intentionnellement illégale, j'ai expliqué que nous n'étions pas là pour ça, mais pour donner des outils techniques légaux. Je n'ai pas abordé TOR contre la surveillance globale : très complexe à expliquer, déjà compromis et surtout pouvant vous mettre en danger car vous rendant potentiellement complice d'un usage illégal. J'aurais pu parler des avantages supposés d'un VPN, mais vu que les personnes qui me posaient la question n'avait qu'un usage “personnel” du web, j'ai esquivé.

Et comme prévu, les geeks se sont entre-signés plein de clés PGP.

Gueule de bois

Dans le monde entier, nous étions près de 5000 sites à avoir mis le bandeau officiel, sans compter les sympathisants. Le nombre de signataires est plutôt correct : près de 200 000 après 48h. Et l'action politique aux US commence à faire du bruit.

Cela aurait pu être une excellente soirée, hélas notre propre gouvernement a encore une fois raboté nos droits et réduit le rôle des juges dans la Surveillance Globale. La machine devient folle et hors de contrôle, nous allons droit vers une cyber-dictature.
Il faudrait aussi parler de certaines informations confidentielles qui se retrouvent chez des brokers de données, comme aux États-Unis.

Revue de presse

Un bon tiers de page dans La Dépêche du Midi édition locale (sous une story sur Hadopi annoncé en une), avec un oubli surprenant : Le lieu et l'heure. Une invitation dans la matinale de France Bleu Toulouse, où Jean-Marc Pérez m'a fait répondre en 6 minutes sur un sujet très vaste, excellent exercice. Un court article page 9 dans MetroNews, l'article qui semble avoir amené le plus de "profanes".

Le soir même, j'ai été abordé pour donner une interview à Toulouse Infos (la plateforme des étudiants de l'EjT), piquante mais avec d'excellentes questions.

C'est une bonne couverture, mais je rappelle que la toute première Crypto Party, eu Tetalab, avait attiré une quarantaine de personnes dont une demi-douzaine de journalistes qui avaient déjà de bonnes réponses, preuve d'une grande inquiétude pour une profession sensible. Edward Snowden nous a donné un éclairage supplémentaire.

Dans la prochaine édition

Songer à mieux préparer certaines démonstrations, notamment sur les logs et les analytics de sites ou encore la lecture des cartes de paiement sans contact.

À mon sens, la Crypto party doit garder un côté événementiel, pour que les médias en parlent. Car cette couverture permet justement à un public "profane" et curieux de venir.

Je propose donc que la prochaine soit faite en Avril ou en Mai, afin de préparer au THSF. Qu'y soient présent des représentants d'associations comme TouLibre et Tetaneutral (c'était le cas avant-hier). Je songe entre 3 et 5 présentations de 10 minutes, et je souhaiterais que la première soit présentée par un journaliste d'information générales. C'est important : cette personne parlera des détails qui nous semblent trop évidents, évitera les termes trop techniques d'entrées et pourrait relayer les questions qu'il entend régulièrement du public.
Après les présentations d'initiation, on enchaînerait sur des ateliers, où chacun sera libre de venir avec un portable. Et un atelier de fabrication de chapeaux en papier d'alus.

J'y tiens.

Oh ! J'allais oublier : Merci à tous.