Ce matin, alors que pour une fois je pouvais faire la grasse matinée, j'ai été réveillé par des fascillons, des petits nazis en herbe qui éructent dans le couloir, font sonner les alarmes de motos et, comble de tout, écoutent un ersatz de musique, produite en Hollande et en Allemagne, deux pays parfaitement connus pour les scores locaux que fait l'extrême-droite.

Car on sait où mènent leurs tenues de camouflages kakis, où mènent leur amour immodéré pour les chiens bergers allemands, la marque préférée des vopos, où mènent leur regard digne d'un parachutiste après une visite chez un distributeur d'alcool, où mènent leur musique qui n'est qu'un pas-de-l'oie fortement accéléré et parfois ponctué de coups de canons et de mitrailleuse.

La Hard-Tech, ce fléau qui mène à voter Sarkozy aussi sûrement que le Rock Chrétien à voter Le Pen. Car comme disait le premier spin doctor de l'humanité, Joseph Goebbels : « Sans le haut-parleur, nous aurions eu du mal à conquérir l'Allemagne. »

Au lieu d'importuner le voisinage avec leur musique para-militaire un 14 Juillet à 9h du matin, ces jeunes dégénérés feraient mieux d'observer 2 minutes de silence à 13h, ne serait-ce que pour ceux tombés au rang d'une bêtise encore plus crasse. Ou sinon d'écouter 4'33 de John Cage, un peu de musique classique comblera peut-être le manque flagrant d'éducation qu'ils manifestent.