Film d'ouverture du 8ème festival « Extrême Cinéma ».
Ecouter aussi l'émission « Supplément Week-end » du 15 avril 2006, spéciale « Extrême cinéma ».

Un film de Takashi Miike, avec Tadanobu Asano, Shinya Tsukamoto, Nao Omori.

Ichi est un jeune paumé à peine sorti de la puberté. Il fréquente des abrutis notoires trempant dans le crime, mais son acolyte le plus dangereux lui commandite des assassinats. Il faut dire qu'il ne peut qu'accepter, ce pauvre Ichi. Persuadé par hypnose que chaque nouveau gars à trucider l'a brimé durant son enfance, il éventre, décapite, éviscère, après avoir pleuré un bon coup. Carapacé dans une tenue de super héros en latex lorgnant vers la combinaison de pilote de course de moto, il n'est pas non plus dans le confort total quand ses érections le reprennent (assez souvent, on va dire). Le foutre coule à flots, ainsi que d'autres liquides corporels.

Mais notre lascar n'est pas à l'abri des mauvaises surprises. Il est poursuivi par des yakusas tout aussi délurés, dont le tueur en chef Kakihara, sadomaso tortionnaire aux aiguilles et esclave volontaire de son « grand frère » disparu. Expirant de la fumée de clopes par les joues depuis qu'elles ont été coupées jusqu'aux lèvres, tenues par des anneaux (très classe !), il recherche surtout des sensations fortes. Il suspend à vif des cuisinés à des crochets, les ébouillante, leur coupe le BIIIIIIP ou expérimente l'acupuncture dans des zones du visage qu'il vaut mieux ne pas mentionner.

Tout ce beau monde est coincé entre deux jumeaux particulièrement imaginatifs pour trancher des morceaux de chair inédits, un énergumène cachant un corps d'armoire à glace américano-autrichienne sous un survêt de taille S, un gamin décapité, des créatures féminines masochistes sans le savoir, et des langues coupées qui ne peuvent plus répondre au téléphone.

Du branque, du frapadingue, de la chasse à l'homme sous extas découpé à la lame de rasoir camouflée dans les bottes. Un joyeux bazar dont il ne faut pas s'épuiser à chercher le sens, mais qui respire la créativité malade.
Du Takashi Miike, quoi...