Un (télé)film de Lucky McKee, avec Angela Bettis, Misty Mundae.

Une férue d'insecte lesbienne tombe amoureuse d'une dessinatrice de fées. Afin de ne pas la rebuter, elle doit cacher sa collection de bébêtes, y compris un étrange spécimen de tarentule géante qui semble décidée à vampiriser tout ce qu'elle mord.

Si David Cronenberg s'était trouvé dans la peau de Kevin Williamson au moment de créer la série « Dawson », il aurait pondu une histoire comme « Liaison bestiale ». Sous couvert d'histoire de tarentule contaminatrice, il s'agit avant tout d'une histoire d'amour en huis clos entre deux femmes, sur la façon dont elles sont perçues, leurs timides débuts amoureux. La tarentule représente le côté diabolique, le versant horrifique de leur relation. Elle a élu domicile dans l'oreiller de l'héroïne, fait peur aux habitants de la résidence et sa seule victime mortelle est l'unique représentant mâle hétéro-obsédé sexuel. Le côté métaphorique de la bestiole est tout à fait intéressant, mais pas assez poussé pour faire de cet agréable long-métrage un bon film fantastique.

« Liaison bestiale » pâtit d'une réalisation fadasse, malgré quelques jolis cadrages. De plus, la créature, si certains de ses membres sont filmés serrés, arrive à faire illusion lors de scènes qui passent plutôt bien ; mais fait surtout penser aux films d'Ed Wood quand elle court sur le parquet. Les séquences horrifiques auraient mérité un peu plus d'application dans les éclairages et la musique, bref, plus de tension n'aurait pas fait de mal. Toutefois, les comédiennes ont le sens de la comédie, et la première partie du film, non fantastique, fonctionne agréablement.

Un « Masters of horror » au final sympathique, bénéficiant d'un des meilleurs scénarii de la série.

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