Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 13 Janvier 2007.

D'anciens rockers qui regrettent de n'être pas restés dans leur groupe. Un collégien qui se fait battre tous les jours par ses soient-disant camarades. Une lycéenne qui attend un enfant d'un de ses profs. Un truand qui a braqué une fortune déguisé en ours. Des enfants qui jouent au freinage de la mort juste avant le grand saut.
Quel pourrait être le lien dans ces destins qui semblent voués à l'extinction brutale ?
Ce sont des petites histoires individuelles, des vies qui sont à deux doigts d'échouer dans la sacro-sainte “réussite sociale”. Contées chacune dans une vingtaine de pages, et à priori sans réel lien entre elles.

Sinon de savoir parmi tout ces personnages qui a vraiment envie de se suicider, ou qui finalement a encore envie de vivre. Des jeunes dans une société vouée vers la docilité, la performance, et la normalité. Des enfants déchus qui vivent presque en marge, surtout de petits boulots, et à l'espoir plombé de rêves brisés, dans l'ombre des grandes citées froides et déshumanisées. Et dans leur désespoir, justement la graine de vie risque enfin de germer.

Si le livre est surtout constitué de dialogues, certains plans montrent une maîtrise du cadrage. Mais c'est un livre contemplatif, rempli de mélancolie et d'un zeste d'espoir. Si pour vous, manga, c'est synonyme d'action et de baston, vous allez vous faire chier. Par contre, si un spleen obscurci votre vie, ce livre pourrait, à défaut de vous éclairer, au moins vous laisser entr-apercevoir quel monde formidable nous entoure. Ben oui, finalement, comme quoi.