Nouvelle Manga Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 10 Mars 2007.

Frédéric Boilet a généré à lui tout seul un genre : celui du Français qui passe ses journées dans les rues de Tōkyō à draguer des japonaises. Faut dire qu'il avait un joli précédent avec la haute technologie (« 3615 code Alexia », c'était en 1989, ré-édité chez Ego Comme X), et que finalement, il préfère rencontrer les gens. Et depuis « Love Hotel » et « Tōkyō est mon jardin » (scénarisés par Benoît Peteers, chez Casterman) on pourrait croire qu'il est allé habiter au pays du Soleil Levant que pour ça. Bon, je vous rassure, c'est complètement faux : il a aussi écrit le manifeste de la Nouvelle Manga, qui veut laisser plus de place à l'histoire, à la quotidienneté par rapport à la beauté du dessin.
Frédéric Boilet a un dessin très photographique, mais a surtout la passion de raconter une bonne histoire, sans effets de manche, intrigues à tiroir, explosions... Pourtant, on sait qu'on va lire son bouquin avec un très large sourire...

Alors le problème, c'est à la lecture de la troisième histoire que vous regrettez de lire des BD dans le métro. Surtout qu'il y a toujours des curieux pour lire par dessus votre épaule. Et que cela devient gênant quand vous vous rappelez subitement que l'auteur vous avait montré en 2001 quelques unes de ces histoires, prévues pour des magazines nippons, soit, mais déshabillés. Gros plan sur des poils pubiens, positions sous toutes les coutures... On se dit qu'on va patiemment attendre la fin du trajet pour continuer le livre.

Ainsi, l'art de draguer de la japonaise désœuvrée, de déshabiller les filles dans les love hotel... Ben c'est graphiquement très explicite, à ne pas laisser dans toutes les mains.

Frédéric Boilet est un homme qui aime les femmes, et qui le leur rend bien.
Y'en a une qui l'a très bien comprise, c'est Aurélia Aurita. Si vous nous aviez écouté l'an dernier quand on les a reçus...