Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 26 Mai 2007.
Chibimaru est devenu un maître ninja grâce à l'enseignement du Saint du Mont Spirale. Il se déplace en soucoupe volante, dans un éléphant mécanique, ou en se transformant grâce à des tours magiques. Avec ses jeunes amis, il combat les criminels qui eux aussi ont des astuces de ninja.
Grâce à Doron Chibimaru, les innocents villageois et les gentils seigneurs n'ont rien à craindre des vilains drôles tels que Petit Tengu, le Dieu Gre Gre, Pup et ses complices Aubergine et Petit G,...
Avec un design très rond, très naïf, des poses exagérées des personnages qui lancent à tout va leur petite phrase dans une petite bulle, des cases carrées bien propettes, et une galerie fantasy, nous voici dans un univers naïf à fond, enfantin et nostalgique. Mais à m'écouter comme ça, vous aurez du mal à imaginer quel univers graphique Shigeru Sugiura a réussi à créer. Pour les Européens, disons qu'on est proche des illustrés pour enfants de l'entre-deux-guerres, genre « Les aventures de Topor, CP des Hanetons » (le premier héros de Hergé, le créateur de « Tintin »), des strips de « Félix the cat » et de « Mickey Mouse ». Une envie d'une bande-dessinée enfantine rigolote, naïve et inventive qui a toujours été dans les envies de graphistes brillants comme Craig Conlan (« Hairy Mary » chez Slab-o-concrete) ou Michel Prius et Charlie Schlingo (« Canetor le caneton » chez les Requins marteaux).
« Doron Chibimaru » est le premier manga traduit en Français par Shigeru Sugiura. Un mangaka très connu au Japon, né en 1908 et décédé en 2002. D'abord peintre, il s'est mis à créer des manga en 1933 pour des raisons alimentaires. D'un style naïf et poétique, il connaîtra le succès à partir des années 1950s où sa production explose, principalement pour la presse shōnen. Il adaptera un autre monstre sacré, lui aussi apparu à la même époque mais au cinéma : « Godzilla ». Sa série la plus connue est « Sarutobi Sasuka », l'agent secret stupide.
Shigeru Sugiura est considéré comme un des parents de la manga moderne aux côtés d'Osamu Tezuka.
Les petits enfants liront « Doron Chibimaru le petit ninja » de leurs grands yeux éblouis, les adultes grands enfants vont sûrement s'y plonger sous quelque substance hallucinogène.
C'est primesautier, rocambolesque, poétique, childish à souhait.