Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 26 Mai 2007.
Pour le spectacle scolaire auquel il participe, Xiao Kui achète dans un magasin d'occasion un disque intitulé « Le repos de la baleine », qu'il paie relativement cher. Torturé par sa maladie, hanté par le prix du disque et le fait qu'il l'ai acheté dans le but de bien se faire voir d'une camarade, Xiao Kui bascule de la réalité vers un univers onirique.
Sa mère a disparu, et il entrevoie une forme d'écailles, comme le costume qu'il revêt pour les répétitions.
La ville est submergée par l'eau, où des hommes-poissons sautent hors de l'eau pour discuter avec lui... Et ses camarades qui se sont métamorphosés pour plonger dans l'immensité liquide.
Kui qui par sa maladie cherchait à être seul va d'un coup subir une immense solitude, perdu dans ce monde qui lui échappe. Où est encore la vie ? Et quel chemin mène trop vite à la mort ? Le voici perdu dans une immense métaphore.
Encore une fois, les éditions Xiao Pan nous font découvrir un auteur étonnant. Après Benjamin et Ji Di qui s'illustraient à la tablette graphique, Zou Jian sort les pinceaux et tisse son conte cruel de superbes couleurs à l'aquarelle. Cette histoire complète n'a pas été publiée en Chine. Trop déprimante, ou indirectement critique envers la politique de son pays ?
On sent qu'une génération d'artistes est à la recherche d'air frais. Perdu d'une idéologie qu'on leur inculte qui ne signifie plus rien, les Chinois se métamorphose, mais seront toujours exploités par les hommes du passés. Ceux qui veulent bien causer du Communisme quand il s'agit d'écraser l'individu.