Nous avions diffusé le 30 Juin dernier une spéciale bloggueurs BD, avec entres autres en interview Lune Rousse et la superstar Française du genre, Boulet.

Dans son billet du jour, Boulet, dessinateur et scénariste BD avant d'être bloggueur, nous montre ce qu'il se passe dans la tête d'un dessinateur quand le vil mot “Copieur” est lâché dans une conversation.

Son point de vue est doublement intéressant pour moi : En tant que chroniqueur de bande-dessinées, devant juger chaque album à la fois sur sa partie littéraire, dramatique, oratoire, et sa partie graphique, plastique, chromatique, mise-en-scène. Or il n'est point rare dans les conversations (avec d'autres chroniqueurs, des libraires, des éditeurs, des auteurs,...) d'entendre régulièrement parler de certains comme ayant fait un hommage tellement appuyé à un prédécesseur qu'il n'en est qu'un copieur.
Personne n'est épargné... après tout, on dit bien qu'Hergé a largement pompé dans l'œuvre d'Alain de Saint-Ogan...

Cela doit déjà pas être évident pour un auteur. Déjà que son travail d'une année complète soit critiqué par un individu tel que moi en moins de 5 minutes chrono. Lequel individu ayant lu l'album, rédigé sa chronique, lu à l'antenne puis publié sur son blog, qui pendant tout ce temps se dit « Oh tiens, franchement, ça ressemble trop à tel film, mais dessiné par untel... » et qui aura la désagréable surprise en rangeant la fiche résumé que l'attaché de presse a rédigé exactement la même chose, mais en appuyant fortement dessus, comme un argument marketing.
Un auteur doit se sentir terriblement seul quand justement une myriade d'autres chroniqueurs y vont joyeusement de leur copié-collé de la fiche publicitaire (moi, je m'y refuse), amplifiant encore cette impression.

Boulet nous donne une idée de ce qu'il se passe dans la tête d'un dessinateur quand il entend ça.
Et il cite quels sont justement les dessinateurs qui l'ont influencés.

Sauf qu'il en oublie un. Un qu'il a cité dans le BD Bloggueurs qui lui était consacré, diffusé sur NoLife juste après nous. Windsor McCay, auteur de « Little Nemo in Slumberland ». Celui qui entre 1905 et 1913 y créa à la fois l'esthétique euro-bd, comics et manga... bien avant tout le monde.
D'après-vous, il n'a pas lui aussi pioché plein d'idées chez tout plein de personnes différentes ?

On arrête pas de me rabâcher de l'expo de Roy Lichtenstein à Paris, mais lui justement n'était pas un artiste pop-art, c'était juste un agrandisseur de case de comics pulp... pour mieux rappeler que la bande-dessinée est le Neuvième Art.