Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 29 Septembre 2007.

Sorti de la fac de Smallville, Clark Kent est journaliste freelance pour des petits médias, couvrant les sales guerres civiles Africaines. Il sait juste qu'il a des pouvoirs extraordinaires qu'il doit cacher, et qu'il vient de très loin. Son seul héritage est une espèce d'atlas dont il ne comprend pas un seul traite mot de la langue, mais dont les images fabuleuses se réfèrent à un passé prestigieux. Ses parents adoptifs sont assez différents de ce que vous connaissez : Son père est assez bourru et vit comme une malédiction des capacités de son fils, tandis que sa mère est devenu une internaute habituée des forums d'ufologie. Plus pour chercher les traces de son fiston adoré que par quête d'autres bonhommes venus d'ailleurs.

De retour 5 ans après plusieurs reportages sur les guerres tribales en Afrique subsaharienne, Clark Kent a décidé de revenir voir ses parents à Smallville, de se fixer à Metropolis, et d'entrer dans l'une des plus prestigieuses rédactions du monde : le Daily Planet Online.
Mais être super-héros demande à ne pas être repéré par ses pairs journalistes, surtout quand ses collègues sont des reporters très perspicaces. Clark va devoir apprendre à se transformer physiquement pour donner le change...

Par hasard il va croiser un ami d'enfance... Lex Luthor, devenu fou depuis qu'il s'est brûlé et a tué ses parents lors d'une expérience sur une matière extraterrestre. Lex Luthor devenu à la fois un exobiologiste reconnu, mais aussi un homme d'affaire avisé. Un fou qui cache bien son jeu, derrière son génie exceptionnel et son dessein mortel.

Encore une variation sur le thème de la genèse de l'Homme d'Acier. On avait récemment eu droit dans le style mini-series (série courte de comics, typiquement de 4 à 12 numéros, qui en France sont généralement regroupés dans un album reprenant l'histoire complète) à deux exercices de style bluffant autour de l'Homme d'Acier, j'y reviens plus tard. Même si les personnages ressemblent physiquement à ceux de la série TV « Smallville », on en est très éloigné dans leur histoire et leur personnalité.
Le graphisme semble parfois hésitant, les personnages humains mal assurés. Le mélange d'ambiance avec des univers proches du Kirby le plus fantastique (l'histoire de Krypton et de la lignée prestigieuse de Kal-El a un rendu gothique flamboyant) pourrait bien mieux passer.
Mais ce n'est pas là que le bât blesse.

Reprendre la genèse d'un personnage emblématique tel que Superman a plusieurs fois été tenté depuis 2001. Il symbolise à la fois la reconstruction des USA post-9/11, mais aussi un désir de lutte contre les oppresseurs et l'injustice, et une profonde réflexion sur le problème de l'interventionnisme : Si un justicier (un humain qui n'a pas de pouvoir spéciaux tel que Batman, voir Juge Dredd) n'a pas le droit d'appliquer sa propre loi, Que dire d'un extra-terrestre largement supérieur aux humains, mais qui a pourtant été élevé parmi eux. Quand on a l'excuse de ne pas être l'égal, peut-on vraiment imposer par sa force surhumaine une morale quelconque ?
Ainsi « Red Son », où Superman atterrit en Sibérie, devient le meilleur ami de Staline et combat l'oppresseur impérialiste symbolisé par le Président des USA Lex Luthor, joue justement sur une uchronie intéressante et le déchirement du lecteur (États-Unien) entre son patriotisme et Superman symbole du Bien.
Ou encore « Identité Secrète », où un Clark Kent, qui vit sur une Terre où Superman est un personnage de fiction aux multiples produits dérivés, découvre qu'il aurait effectivement les mêmes pouvoirs que son homonyme de fiction. Une idée de jouer à la fois sur l'identification du lecteur mais aussi son raisonnement d'adulte mûr et responsable.

Étonnement, « Droit du sang » balaie toutes ces options. Superman a passé 5 années à bourlinguer, à se retenir à utiliser son talent. Maintenant, il s'en sert et puis point barre. Le script est palpitant à cause de la mythologie DC, mais en fait, le lecteur n'est pas impliqué dans ses réflexions.

La lecture de ce bouquin fait passer un bon moment pour ses petites variations “officielles”, mais on sent que les auteurs ont manqué une opportunité formidable.