Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 22 Décembre 2007.

Été 1956, Le général de Gaulle a laissé aux civils le destin de la France depuis presque une dizaine d'années. Son parti, le RPF, n'est plus aussi imposant qu'au moment des élections de la Libération. Bref, il est en plein creux. Et ça le démangeait de prendre quelques vacances avec sa femme Yvonne, son fils Philippe, son fidèle intendant Lebornec. Direction les plages bretonnes tant qu'il y fait beau, que les boches ne remettent pas ça et qu'un ne le rappelle pas à de plus hautes destinées.

Alors le Grand Homme profite qu'on ne l'importune pas pour contempler son passé, le sac et le ressac des vagues. Voir du vague à l'âme... Faut dire que la rencontre fortuite avec Winston Churchill qui l'égratigne gentiment sur ses « Mémoires » en le narguant avec son Nobel de Littérature, y'a de quoi faire s'effondrer son moral. Mais non, la France n'a pas dit son dernier mot... Aaaah France !... Elle qui l'attendait à Londres en Juin 1940, cette charmante secrétaire qui ...hem hem.

Ferri (créateur du Bureau d'Investigation Tarnais avec « Aimé Lacapelle » chez Fluide Glacial et scénariste du « Retour à la terre » dessiné par Manu Larcenet dans la même collection) nous offre une étonnante tranche de rigolade sur l'homme politique le plus emblématique de l'Après-Guerre. À vrai dire, les références très minutieuses donnent vraiment envie de se replonger dans les livres d'histoires pour mieux apprécier les gags. Sous forme de strips, avec un traitement couleur proche de l'impression de l'époque, un trait naïf et simplifié au possible, c'est aussi un hommage à Sempé, à « Gaston Lagaffe » et aux « Peanuts ». Sauf qu'on est dans un humour politique purement Franco-Français. Petits et grands, de droite comme de gauche, on passe un excellent moment à lire ce livre.

En ces temps de Sarkozy omniprésent, parler des Grands Anciens rehausse le débat, surtout quand le Général est comparé à un Monsieur Tati en tongs.
Le dos avec la liste des albums prévus fait piaffer d'impatience. Je regrette profondément que « De Gaulle contre la chienlit » ne soit pas prévu.

Alors ça me rappelle une histoire véridique, d'une professeur qui demande à ses élèves « Dites-moi, pourquoi de Gaulle n'est pas sur la photo de Yalta ? »... une charmante tête blonde lui répond « Ben... parce que c'est lui qui prend la photo... »