Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 24 Mai 2008.
Noria est une jeune adolescente dépressive. Sa mère est officier dans un cargo commercial engagé dans des voyages de plusieurs années, heureusement en stase.
La prochaine fois que Noria verra sa mère, elle aura quasiment le même âge qu'elle. Un état difficile à accepter, malgré le privilège qu'elle a d'avoir un Mémoriel (une connexion neurale avec Internet) ou encore une poupée-I.A. pour la guider. C'est pour ça qu'elle est partie dans une randonnée mortelle en plein Sahara, une zone de très forte pollution nanotechnologique. Par envie de suicide.
Sur la Terre du XXIIème siècle, les lois fondamentales de la robotique ont tellement été bien appliquées par les Intelligences Artificielles de dernière génération qu'elles ont décidé de se faire légalement élire comme gouvernement à la place des Humains pour les sauver de la destruction de l'écosystème.
Mais tous les hommes ne sont pas exactement d'accord avec ce paternalisme informatique. Il existe des réserves sans I.A., où les humains ont bannis les systèmes informatiques intelligents. Théoriquement, aucune arme n'y est entreposé. Mais la petite excursion de Noria l'a confronté à... un commando militaire en exosquelette !
La petite fugueuse, sauvée de la mort, se trouve ainsi kidnappée.
Tandis qu'une découverte stupéfiante cause un drôle de remue-ménage dans les cercles du pouvoir virtuel : le cadavre d'un cosmonaute a été découvert largement au-delà de l'orbite terrestre, ce qui confirmerait l'existence de failles dans l'espace. Une forte probabilité statistique pour accélérer le voyage intersidéral et donc les rencontres extra-terrestres.
Et si le parti anti-I.A. faisait collusion avec les E.T. ? C'est une option que les ordinateurs pensants ne veulent pas laisser passer...
Encore une œuvre d'anticipation sur la difficile cohabitation entre les ordinateurs pensants et les hommes. Encore une science-fiction fortement inspirée de Masamune Shirow (auteur des cultissimes « Appleseed » et de « Ghost in the Shell ») aussi bien sur le plan graphique, scientifique et politique, ce que l'on voit immédiatement en consultant le sourcebook à la fin de l'album. Qui plus est, un des thèmes, les secrets du programme spatial soviétique, est emprunté à une bd chroniquée récemment (« Le complexe du Chimpanzé »).
Sauf que mis à part une très forte inspiration de shonen-manga, l'histoire se tient, l'univers a une cohérence forte et que la série a une originalité propre.
Fred Duval (scénariste de l'univers « Carmen McCallum ») propose ici une science-fiction un peu plus fantasy, moins adulte, tout en donnant un contenu très riche. La série vaut largement son pesant de Morvan première génération (je pense à « H.K. » et « Nomad »), quant à Philippe Ogaki, ancien de l'animation, on le sent plus fantasque à donner corps à cette histoire que pour « Les guerriers du silence », adapté il est vrai du roman de Pierre Bordage.