Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 18 Octobre 2008.

Chenda, alias Aurélia Aurita, prend une fois de plus l'avion pour retrouver son amour, Frédéric Boilet, qui vit au Japon. En faisant escale par Londres-Heathrow, elle est soudain pris d'une folle envie, celle de relire le « 1984 » de George Orwell, en V.O.
Si la publicité publiée sur le sac de la librairie lui rappelle combien la novlangue est actuelle, elle ne se doute pas qu'à 10 heures d'avion de là, elle va faire une amère expérience...

Car il n'y a pas que la France qui n'aime pas quand les étrangers s'installent chez elle. Ceux qui sont allés au Japon en vacances ont bénéficié de l'expérience d'un pays superbe et de ses habitants très polis. En fait, ce pays est conservateur, xénophobe dans l'âme, mais aussi terriblement procédurière dès qu'on a affaire à sa bureaucratie. Ajoutez la contaminante parano anti-terroriste des USA après les attentats de 2001, et vous verrez que la situation devient intenable dès l'aéroport.
Grâce à l'administration de Bush Junior, le métier de douanier est redevenu con.

C'est exactement ce qui se passe pour la pauvre Aurélia : Alors qu'elle présente son passeport à Tōkyō-Narita, elle est emmené dans des bureaux à part. Car elle est suspectée de faire de trop longs voyages touristiques au Japon. Elle aura beau essayer de se justifier, d'expliquer qu'elle est amoureuse, qu'elle trouve ce pays formidable, qu'elle a déjà un travail en dehors du Japon qui lui permet de vivre, mais aussi de l'exercer où elle veut sans prendre le travail d'un autochtone... Cela ne suffit pas.
Car elle va non pas de Charybde en Scylla, mais d'Orwell en Kafka.
Chenda apprendra à ses dépends que dans les méandres de l'administration Japonaise, les seuls visa touristiques délivrés sont pour trois mois, que le manga n'est pas un art typiquement japonais et qu'on ne saurait faire plus obtus qu'un douanier.
Mais ça, je crois que je l'ai déjà dit.

« Fraise et chocolat », les deux premiers tomes de son journal racontant son amour avec Frédéric Boilet, rayonnaient d'un enthousiasme communicatif. Ce troisième volet aborde quelque chose de violemment plus terre-à-terre que l'amour et le sexe. Il se lit nettement plus vite, mais laisse une belle trace de baffe.
Aurélia Aurita ne verra pas Okinawa.
Et on est tristes pour elle.