Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 24 Janvier 2009.

Oshii Feal est devenu une célébrité de la télévision payante. Grâce à son rôle dans Mediacop, ou plus exactement, grâce à son emploi d'enquêtrice policière privée et d'actrice de télé-réalité. Elle est la nouvelle seconde du grand Barron, et pourrait bien lui voler la vedette.
Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'elle n'est pas suivi uniquement par les caméras de la chaine de télé, mais aussi par une intelligence artificielle renégate qui a passé un étrange accord avec ses producteurs en transformant Oshii en caméra ambulante, des récepteurs pouvant retranscrire jusqu'à ses propres émotions. Un coup supplémentaire pour Gullick, le patron sans scrupules de Mediacop, qui espère bien faire plier le CSA pour commercialiser ce nouveau type de divertissement ultra-réaliste.

Ce que l'on ne savait pas jusqu'ici, c'est que Oshii a une famille, soit, mais qu'elle a caché à tous son vrai nom. Lors de ses premières vacances bien méritées, elle va les voir dans la ville de Grenade. C'est donc à son insu que des cadres du gouvernement découvrent par son entremise la famille qu'elle a délaissée. Qu'elle a fait de la prison, et qu'elle n'aurait jamais pu devenir flic.

Ce que l'on sait depuis le tome 4, c'est que l'ambiance à Grenade est explosive (aha aha aha) : un maire musulman qui essaie de démontrer que sa religion est ouverte et tolérante, un imam intégriste qui adore mettre de l'huile sur le feu, un groupe extrémiste catholique qui a kidnappé la fille du maire et qui diffuse périodiquement des séances de torture de la pauvre jeune femme sur une chaine de télé pirate.

La télévision devient hypnotique, mais n'est qu'un miroir aux alouettes. Car derrière chacun des faits présentés depuis le début de cette chronique, qu'est-ce que n'est pas bidonné, qu'est-ce qui n'est pas scénarisé, qu'est-ce qui sonne faux comme finalement n'importe quelle série TV ?

Jean-David Morvan semble nous avoir pris en tenaille, nous piéger dans les mailles de son filet qu'il a déployé depuis le tout premier tome. Une ignominie de torture par des terroristes, des manipulations politiques en tout genre, et au milieu, une pauvre fille qui se fait griller par les lumières des projecteurs qui l'ont attirée dans ce théâtre d'ombres. Juste une incohérence, mais elle n'est pas minime : Comment Oshii Feal a donc pu entrer dans l'académie des cadets de la police, sans avoir de papiers ? Comment a-t-elle pu passer l'enquête sur son identité ?