Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 18 Avril 2009.
À côté de son célèbre « Procès » qui a fait entrer son nom de famille comme un adjectif qualificatif d'une terreur d'État, Frank Kafka a aussi écrit une nouvelle, « La métamorphose » qui est restée célèbre. À la fois très sombre, et mâtiné pour l'époque d'audacieuses références sexuelles, derrière la monstruosité.
Gregor est un jeune représentant de commerce. Ses parents ont fait faillite avec leur magasin de textile et doivent une importante somme à leur fournisseur. Ne pouvant plus travailler à cause de leur âge, ni la sœur de Gregor beaucoup trop jeune, Le fils se retrouve donc à travailler pour faire vivre toute sa famille. À galoper à travers le pays de ville en ville pour tenter de vendre la marchandise auprès des commerçants, ne revenant à sa chambre que le week-end.
Mais un matin alors qu'il est dans l'appartement familial, il se réveille... en une monstrueuse vermine peu ragoûtante : un cafard géant.
Aucune explication sur cette situation. Impossible bien sûr de reprendre le travail, une famille qui le cloître, ne sachant s'il faut le rejeter ou l'accepter, mais qui se trouve aussi sans moyens de subsistance, le seul soutient se retrouvant reclus, doublement enfermé dans sa chambre et sa nouvelle forme chitineuse.
Alors que la situation de Gregor devient de plus en plus animale, ne parlait presque plus aux autres protagonistes sinon qu'au lecteur par le texte narratif, les mentalités de sa sœur, de son père et de sa mère vont évoluer.
Horne utilise judicieusement les cadrages, donnant les perspectives d'un insecte dans une boîte, qui monte sur les murs, au plafond, qui se réfugie sous les meubles...
Ex Libris, collection dirigée par Jean-David Morvan, fait le pari d'adapter en BD quelques classiques de la littérature. Cet album retranscrit l'esprit très noir de Kafka, l'Homme courbant l'échine sur un destin impitoyable et aveugle, même si de très nombreux raccourcis sont fait par Éric Corbeyran et Horne pour faire tenir l'histoire en un album, et que bien évidemment l'impact du texte originel en Allemand a été perdu dès la traduction.