Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 11 Juillet 2009.

Will Eisner est le créateur (entres autres) du cultissime « Spirit », où il a révolutionné la bande-dessinée en y créant le graphic novel, mais il a aussi produit beaucoup de one-shots sur la nature humaine. Ici, il parle de lui, mais aussi de sa famille. Comment et dans quelles circonstances ses ancêtres ont quitté l'Europe pour venir à New-York, les problèmes de communautés et de haines inter-communautaires, mais aussi la guerre.

Car Will Eisner raconte dans cette histoire ce qui considère comme vraiment son initiation au monde adulte : Son service militaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, et comment justement il a dépassé ses préjugés communautaires. il le suggère dans l'histoire et le laisse entendre dans son introduction.

Et à partir de ses réflexions dans un voyage en train en 1942, il va raconter en flashbacks l'arrivée de sa grand-mère en 1880, comme parce qu'elle était très pauvre et que c'était inconvenant, elle a refusé de se marier à un médecin, préférant un peintre arrivé en 1914 de Vienne. Le même peintre ayant fuit la conscription obligatoire de la Guerre, et qui a vu des jeunes de son âge se faire éborgner pour éviter l'armée.
L'anti-sémitisme de certains immigrés qui est resté dans les esprits en Amérique, mais aussi les méfiances entre les différentes communautés juives de New-York.
Comment était mal vue l'amitié du jeune Will Eisner avec un jeune d'origine Allemande. Comment la montée du nazisme s'est faite ressentir dans les différentes communautés New-Yorkaises.

Mais aussi le père de Will Eisner qui lui a appris que la violence ne résout rien. Et on le voit en même temps dans ses tentatives malheureuses dans le monde des affaires. Les petits boulot du jeune Will comme vendeur de journaux et enfin ses premières planches publiées dans les quotidiens.

Graphiquement, passé la superbe couverture. on retrouve le dessin à l'encre de Chine qui est la marque de fabrique de ses graphic novels. Dans toute son œuvre, Will Eisner utilise une palette d'effets graphiques, de narrations, de mise en scène absolument hallucinante. L'histoire qu'il raconte est bien évidemment captivante, mais on se plait à relire son bouquin à peine fini rien que pour le plaisir de découvrir la mise-en-scène de ses planches.

C'est une leçon d'humanité contre les haines imbéciles. Et comment surmonter ses préjugés communautaires.