Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 25 Juillet 2009.

D'un côté, il y a « Oui, c'est la vie de tous les jours, mais heureusement que j'ai un appartement pour moi tout seul et que mes parents sont milliardaires et les profs, c'est les troisièmes rôles de mon histoire », comme dans la série « Five » de Shiori Furukawa dans la collection Shojo chez Kana. Franchement, ce type-là me laisse absolument de marbre.
(bon, ça c'est fait)

Et il y a le côté incompris de ses parents, blessé par le monde des adultes, et dont le seul lien ténu qu'ils en ont sont les profs, dont ils ne comprennent pas l'intérêt de leurs cours.

Eiji Fuwa est un jeune professeur, embauché à titre temporaire pour enseigner l'Anglais dans un lycée. Un lycée aux méthodes de gestions “étonnantes” puisque le proviseur, un ancien cadre sup de l'industrie, a instauré un système de notation des professeurs par les élèves. Après tout, c'est selon leur réussite aux examens d'entrées qu'ils entreront ou non dans l'université ou la grande école qui leur permettra de faire carrière, et vu qu'ils bossent comme des malades, ça semble normal qu'ils motivent à leur tour leurs professeurs. Si l'idée de base était louable, elle a entraîné un excès : les élèves se croient tout permis puisque pouvant rétrograder leurs profs.

Eiji se demande un peu où il est tombé et surtout, comment lui, prof intérimaire, va pouvoir intéresser des lycéens au comportement plus qu'aberrant. Des remarques sur ses performances attendus, une fille jalouse qui veut être sa femme, une tentative de meurtre. L'ambiance est explosive.

Sauf que si Eiji Fuwa est un peu nouveau dans le monde de l'éducation, il n'a pas été choisi au hasard par le proviseur : C'est un ancien journaliste de terrain qui a travaillé dans les zones de conflits de ce début de millénaire. Il vit avec son cousin, à qui il doit la vie, qui en contrepartie est devenu paraplégique.
Bref, c'est quelqu'un qui n'est pas un fonctionnaire établit dans un plan de carrière, et qui en plus a été à milles bornes du cocon de l'établissement scolaire. Il a été pourchassé par des milices et a réchappé à un attentat à la voiture piégée.
Alors, une tentative de meurtre par des ados en mal-être...

Et puis, il y a les rumeurs. Le professeur Mitsukura qui le soir cherche les filles de l'âge de ses élèves pour sortir avec, Tanaka qui serait grosse parce qu'elle refuse de faire du sport,... les ados sont d'autant plus cruels dans leurs rumeurs qu'ils en rajoutent souvent.

Graphiquement, pas de grande originalité. Les profs sont beaux garçons, les filles sont coquettes, certaines sont des boulimiques angoissées, des garçons sont soit fins, soit barraqués, mais tous impeccablement habillés. Le dessin est d'une facture maîtrisée, même si la dessinatrice a un sérieux tic pour le regard en coin.

Ce qui est nettement plus intéressant, c'est qu'on a des personnages entiers, qui ont déjà un passé riche, une motivation, des angoisses... et donc peuvent gaffer vis-à-vis des autres. Mais c'est surtout le passé de baroudeur du prof Fuwa qui est intéressant dans ce shojo scolaire. Il donne un décalage fort à ce genre de série, en le raccrochant à la réalité internationale.