Notes de direct pour l'émission « Cinécure » « Supplément Week-End » du Mardi 30 Mars 2010.

D'abord il faut rappeler qu'« Adèle Blanc Sec » est une bd créée en 1976, contemporaine de la série TV « Les Brigades du Tigre », qui surfe à la fois sur le feuilleton criminel à la Arsène Lupin et la littérature fantastique de Jules Vernes et de H.G. Welles. Mais il est aussi très tendance avec le retour de la mode rétro-futuriste steampunk, c'est à dire le cyberpunk à l'ère de la machine à vapeur avec des dentelles d'aciers, des boulons et du cuir.
« Adèle Blanc Sec » se déroule en deux périodes distinctes : la Belle Époque (de 1911 à 1914) et les années folles de 1918 à 1923 (époque du « Labyrinthe Infernal », sorti y'a 3 ans).

Ensuite il y a à la fois l'ambiance mystérieuse, et le graphisme propre à Tardi illustrant la capitale de l'Art Nouveau. C'est peut être pour ça qu'il existe un court métrage d'Adèle Blanc Sec réalisé en TVHD fin 1980s. Il durerait 3mn, et a juste servi en tant qu'expérience.

Bref, on imagine que c'est pour toutes ces raisons que Luc Besson a refusé à « Angel-A » le statut de son ultime film, et qu'il a rempilé dans son amour de la BD. C'est aussi la première fois à ma connaissance qu'il adapte un livre (EDIT : Erreur, lire le commentaire de Thomas).
C'est pas idiot comme calcul : on a attendu pratiquement dix ans « Le Labyrinthe Infernal ». En faisant un film qui aura du succès, Luc Besson va ainsi pousser Tardi à faire d'autres albums (« Le Bébé des Buttes-Chaumont » annoncé dans le dernier album)...

Mais revenons à la BD. Son principe, c'est le feuilleton feuilletonnant. Quand une aventure se termine, des questions restent ouvertes qui enchainent sur une autre aventure. Le film regroupe pratiquement 4 des 9 albums associés aux aventures d'Adèle. On peut dire que Luc Besson grille les cartouches très vite. Or il a le projet d'en faire une trilogie.

Adèle Blanc Sec aurait été impliqué dans un kidnapping, qui serait en rapport avec l'un des assassins du banquier Mignonneau. Elle est trahie par ses sbires, se retrouve mélée dans une affaire d'oiseau préhistorique revenu à la vie et en même temps aux prises avec une secte Babylonnienne. Au vu des évènements terrifiques qu'elle a vu, elle décida de raconter ça en roman, ce qui lui assurera un succès éditorial. OK. Là, j'ai résumé son rôle dans les BD. Prenons maintenant le pitch du film :

Si ça intéresse Luc Besson, je peux lui donner l'adresse du site où est en ligne cette vidéo pirate.

Adèle Blanc Sec, jeune journaliste intrépide, fait une enquête en Égypte pour éclaircir un mystère plein de monstres et de momies. Pendant ce temps, à Paris, un œuf de ptérodactyle a éclos, et le rapace terrifie la capitale de la République.
Mais qu'est-ce qui fait courir Adèle ? Elle cherche le remède pour guérir sa sœur d'une maladie fatale : la Mort.

Pas mal de choses me chiffonnent dans le film. Franchement, Adèle Blanc Sec en aventurière égyptologue... Ensuite Louise Bourgoin n'est pas hautaine et distante comme le personnage de la BD. Si on voit Adèle mettre un postiche dans « Adèle et la Bête » ou un manteau crasseux pour se faire passer pour un ivrogne dans « Le démon de la Tour Eiffel », dans le film, elle se grime successivement en infirmière, en curé, en nonne,... ça fait un peu beaucoup. La bonne note, c'est qu'elle est impeccablement à la mode de la Belle Époque comme dans la BD et Louise Bourgoin en chapeau à plumes le fait à ce moment-là pas trop mal.
Bon, je trouve qu'il y a des scènes qui sont sauvagement “abusées” (comme on dit techniquement), comme par exemple l'explosion de la serre du Jardin des Plantes, fallait-il vraiment qu'il y ai des flammes ?
Et enfin la course poursuite signée Rémi Julienne. En De Dion Bouton, soit... mais les faire passer par les voies sur Berges puis par le Périphérique pour finir dans le centre Beaubourg... en 1912... On ne vit peut être pas à Paris, mais ça sonne quand même ridicule.

La chronique de ce film a été intégralement faite parle visionnage d'un screenner sur Youtube de deux bandes annonces postées sur DailyMotion. Si ça intéresse Luc Besson, je peux lui donner l'adresse du site où je l'ai vue.
Note : Le montage final du film peut légèrement différer.

PS : j'apprends que Moulinsart SA va faire un procès et s'opposer à la sortie du film pour faux et usage de faux fétiche Arumbaya :

M. Luc Besson, vous devriez vous méfiez : Bob Garcia a perdu sa maison pour moins que ça...