Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 27 Mars 2010.
Lors de notre interview la plus récente de Davy Mourier, qui portait sur son activité de chroniqueur BD à la TV, Thomas avait fait une remarque qui a fait mouche :
« THOMAS- Tu as un style de dessin assez radical
DAVY- Dis plutôt qu'en fait je sais pas dessiner »
Bien après dans l'interview, il se demandait si les gens qui achetaient son album le faisait pas uniquement à cause de a personnalité.
C'est bien possible.
Graphiquement, son style est très simple.
Point de vue de l'histoire, c'est une autobiographie assez sombre et dépressive. Mais c'est normal : l'auteur vous l'a dit dès le titre. Et ceux qui ne connaissent ni son blog, ni ses émissions TV, ni la série « Nerdz », ni ses courts-métrages vont avoir du mal à entrer dedans. Pourtant cela en vaut la peine.
Tout commence par la fin d'une histoire d'amour. La rupture, la dépression qui va avec, et les occasions manquées d'en sortir. Parce que la dépression, c'est un enfermement, et qu'au bout d'un moment, c'est plus confortable de rester replié sur soi-même, sur cet état d'adulescence que d'avancer et de retrouver la vie et le bonheur.
« Le Triptyque bipolaire » est en fait parti d'une collection de strips principalement publiés sur son blog, « 41 euros », qui racontent ses séances chez le psy. Plus exactement les séances de Bad Davy. Car, comme il le disait dans la même interview, il ne dessine que quand il va mal, et ce qu'il dessine est sa partie la plus noire de sa personnalité.
Mais si le strip avait l'avantage de l'impromptu, de l'exutoire instantanée, il a l'inconvénient des 4 cases : ne pas approfondir l'histoire. D'où l'album, qui permet d'aller plus loin.
Il ose une révélation, d'une peur panique de la mort germée par un cardiologue. Je vous laisse découvrir ce moment, mais juste pour donner un coup de chapeau à Davy qui a mis in extenso un courrier de médecin à son propos. Ça en laisse encore plus froid dans le dos.
Alors oui, on le voit déconner à la télé et la raison est évidente : psychoter ne sert à rien. Plutôt que se morfondre du passage à l'état adulte, il vaut mieux se forger des moments inoubliables que voir toute sa vie en gris.