Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 11 Décembre 2010.

“Oz” est un espèce de Facebook avec une interface en 3D qui a remplacé les fondamentaux d'internet. Un hyper-réseau social, où tout le monde est présent, où toutes les entreprises sont présentes, où tous les services y sont disponibles et qui influe directement le monde réel puisque Oz sert pour toute télécommunications (Hein ? Mais me regardez pas avec ces yeux-là quand j'utilise le terme “ télécommunications ”. C'est juste que si je dis que toute les infrastuctures SCADA sont liées à Oz, vous me referez ce regard en encore plus ébahi).

Bref, tout le monde est lié à Oz, et pas uniquement en mettant à jour son statut ou en publiant ce qu'il a mangé sur son mur.

Seulement, toute la sécurité de Oz repose sur une clé publique de 1056 bits. Ce qui dans les années 1990s était considéré comme une sécurité plus que militaire, carrément diplomatique. De nos jours, c'est le genre de clé qu'on casse en laissant un PC dernière génération mouliner deux mois non-stop. Pour faire vite, comme ça les choses sont dites : il s'agit de déterminer si un nombre à 318 chiffres est un nombre premier ou non. Et si non, quels sont ses diviseurs.
À l'époque de « Rain Man » (puis lors de la sortie de « Cube »), les militaires fantasmaient sur l'éventualité d'un autiste capable de casser une telle clé... Depuis, George W. Bush fut chef des armées.

Un autiste, ou un jeune espoir des Olympiades des mathématiques...

Kenji justement aurait pu représenter le Japon aux à ces Olympiades des mathématiques, mais

  1. il a trébuché sur une erreur de retenue en calculant le déficit de l'état Grec,
  2. il avait besoin d'argent et a donc accepté un job d'été qui consiste à faire des opérations routinières de maintenance sur Oz avec son pote Sakuma.

Tous les deux, Kenji et Sakuma, sont secrètement amoureux de Katsuki. Fille mignonne, adorable, sportive, et qui souhaite justement proposer un job à un de ces deux garçons.
Sakuma décline. C'est finalement Kenji qui va accepter ce boulot étrange : Accompagner Katsuki dans une réunion de famille. Une famille très ancienne, vénérable, et nombreuse, dont les racines remontent à un célèbre samouraï. Or justement, tous les représentants éparpillés de la Maison convergent vers la propriété familiale pour les 90 ans de l'arrière-grand-mère de Katsuki.
Imaginez le choc pour ce garçon, dont les parents sont accaparés par leur travail : partir à la campagne et se retrouver dans une immense réunion de famille. Mais le vrai grand choc, ça sera de découvrir pourquoi Katsuki l'a engagé : Pour jouer le rôle du futur mari de ladite jeune fille devant toute la famille.

Oui mais voilà, le métier d'administrateur système n'est pas de tout repos. Et c'est justement au moment où Kenji n'est pas devant son clavier qu'arrive l'accident bête : Un pirate a réussi à casser la clé secrète de Oz. Un pirate audacieux, qui commence par pirater des comptes, puis ensuite mets la pagaille dans les centraux téléphoniques, les systèmes d'informations, les services d'urgences, les gestions de réseaux électriques, les systèmes SCADA, quoi.
Eh mais arrêtez de me regarder comme ça !

Là ou cela se complique, c'est que l'audacieux hacker a piraté l'identité virtuelle de Kenji. Ce qui veut dire que toutes les forces de polices, tous les médias sont persuadés qu'il est un pirate de très grande envergure. C'est pas exactement la légende que souhaitait Katsuki pour son futur mari fictif. Et je vous dit pas l'impact d'une telle nouvelle sur la belle-famille.

Alors, que les choses soient claires, je n'ai pas vu le film, et peut-être que je spoile des moments-clés. Mais le dessinateur lui même dit avoir pris des libertés par rapport à l'intrigue d'origine (Ultimatom qui a chroniqué le DVD me dit que non). Le graphisme est plutôt fin, et on se surprend à se rendre compte qu'on oscille sans soucis entre le monde réel et l'univers de Oz.
On y retrouve le Japon qui mêle à la fois tradition séculière et très haute technologies, puisque toute l'histoire joue à la fois sur la différence mais la non-contradiction entre le monde virtuel et l'univers réel. Ce qui sépare la vénérable famille de Katsuki avec l'organisation de Oz n'est que la forme : Tout le monde se réuni à un moment pour célébrer un événement, et même très éparpillés, tout le monde est resté en contact.
On est dans une fable moderne du fameux “village connecté”, où le cadre estival des montagnes oblige néanmoins à une certaine tenue n'est finalement pas si différent des univers de pure fantasy où chacun est libre de choisir son avatar.