Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 2 Juillet 2011.
Sōsuke est un jeune homme, établi dans la vie euh.... Non en fait, il a un appartement, mais ne trouve pas de travail, sa principale source de revenu est censé être les courses de chevaux, parce qu'il tient difficilement un mois entier dans chaque poste qu'il tente. C'est un romantique au sens qu'il aimerait bien être avec une fille passionnée et riche (enfin, surtout riche). Bref, c'est un glandeur.
Et son père l'a très bien compris.
C'est pour ça qu'il a arrangé un mariage pour son fils, sans l'avoir consulté ni vu depuis des années. Lequel Sōsuke se retrouve du jour au lendemain marié avec la brave Michi, l'annonce lui étant faite sur son palier. Une femme effacée, limite soumise, qui vouvoie Sōsuke et s'acquitte des tâches ménagères sans jamais protester. Un mariage arrangé du type iinazuke, c'est-à-dire un arrangement entre les deux pères, très exactement une reconnaissance d'une (modeste) dette pendant une soirée de beuverie. Sans cérémonie sinon une lettre au fiston présentée par l'épouse sur le palier. Chapeau la solidité de l'institution du mariage...
On se souvient avec émotion que Fumiyo Kouno de son dessin fragile et précieux, avait produit un livre infiniment triste : « Le pays des cerisiers » sur les hibakusha, les victimes de deux bombes atomique de la Seconde Guerre Mondiale. Le livre était dur, pénible. Celui-ci est drôle, sympathique, une suite d'historiètes un peu gag-esques... mais au bout d'un moment on se rend compte de la situation pénible de Michi.
Car indirectement, « Une longue route » est une critique de traditions désuètes en regard de la société actuelle et des inspirations au bonheur des générations nouvelles : celle des mariages arrangés qui sont motivés non par l'amour mais plus pour la situation, pour calmer un supposé qu'en-dira-t-on... Une tradition qui existait encore en France dans les années 1960s, et qui au Japon subsiste (j'ai entendu parlé de statistiques estimées à 6%~15%).