Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 19 Novembre 2011.
Il est jeune, beau, terriblement charmeur et intrépide. Laurent Beaumont est le vendeur de choc de la plus importante concession Citroën. La France s'est relevée des dégâts de la Seconde Guerre Mondiale, elle commence à prendre goût à la consommation de masse...
Parallèlement, les week-ends de Laurent sont bien occupés : avec un confrère mécano, il se lance dans les différents rallyes régionaux de la France. Leur tandem remporte régulièrement des étapes et se classe souvent premier. Du moins, dans leur catégorie, pas forcément la plus prestigieuse.
Ils mènent leurs courses en amateur, n'étant pas soutenu par leur patron. Ils doivent donc se débrouiller avec leur 11 BL, une traction avant modèle 1952. Allez savoir comment, Laurent a le chic pour arriver à trouver des pièces moteurs spécial course à un prix inférieur au marché. D'ailleurs, en parlant de courses, il va régulièrement en faire quelques-unes dans le luxueux appartement de son patron pendant ses heures bureaux.
Bref, Laurent cartonne le week-end, séduit les dames et explose ses objectifs de vente. Sauf qu'en 1955, Citroën a une image un peu vieillotte : le design des véhicules à la marque aux chevron l'a pas évolué depuis les années 1930. Ou si peu. Sébastien Loeb est encore loin d'être né, et son véhicule classe Tourisme tient totalement de la science-fiction… Mais il bruisse un peu partout qu'un mystérieux projet du bureau d'étude de la Rue du Théâtre amènera un véhicule aux formes innovantes. Sauf qu'à quelques jours du salon de l'Auto, le jeune homme est complètement écarté, relégué à la gamme vieillissante des tractions-avants… Peut-être parce qu'il a franchit une fois de trop les limitations ?
La “Carrera” du titre vous donnera une idée du devenir professionnel de Laurent. Une tout autre marque, mais aussi un standing bien différent pour la clientèle.
Philippe Pinard, journaliste spécialisé moto, maîtrise évidemment le sujet, et on imagine qu'il a dû passer un nombre d'heures assez conséquent pour ajuster finement le régime moteur de son scénario : Aucune faille, documenté, précis et avec des intrigues, des interactions complexes entre les protagonistes. Habitué des BD moto entres autres avec Margerin et Ptiluc, c'est sa première incursion me semble-t-il dans le domaine auto et histoires en costume. C'est bien écrit, le plan de route laisse entrevoir une belle trajectoire et il arrive à plaire même si on est pas fan de voitures.
Olivier Dauger a vraiment une belle maîtrise du pinceau, une passion pour la bd à Ligne Claire, et une précision de rendu très agréable. À vraie dire, deux heures avant cette émission, armé de la Wikipédia (n'oubliez pas de les soutenir), je me suis fait plaisir à identifier exactement le modèle du véhicule de rallye. On voit que vraiment, il a pris plaisir sur le sujet, et en plus, utilise les tics de la BD de l'époque. Par exemple des dialogues ou deux personnages se donnent la réplique sur une case blanche sans bords, leurs bustes chevauchés. Par contre, toujours ce même tic assez désagréable des affiches scannées et placardées avec Photoshop, ou les plaques minéralogiques avec leur lettrage raide. C'est vraiment dommage qu'il n'aie pas essayé de se réapproprier ces éléments de décors qui du coup jettent un froid sur des planches, par ailleurs franchement bien exécutées.
une réaction
1 De Ultimatom - 26/12/2011, 17:35
Je viens de boucler cet album : pas ma tasse de thé mais loin d'être désagréable. Sauf que le déferlement de termes techniques auto fait parfois froncer les sourcils.