Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 7 Janvier 2012.
- Note importante
- Cette chronique était une idée pour la 300ème émission du Supplément Week-End : Et si nous chroniquions des œuvres que nous admirons maintenant, comme si nous les aurions chroniqués à l'époque ? Cela veut dire, chroniquer cet album si j'avais dû le faire en 1951, mais en gardant le format actuel de l'émission… Défi intéressant.
- J'ai été le seul finalement à tenir cet exercice de style tel qu'énoncé, mais Ultimatom et Dusport n'en ont pas moins démérité : Une chronique de « Star Wars VII » et une de « Un flic dans la mafia ». Ça vaut le coup de les écouter aussi !
Une nouvelle guerre mondiale se profile : l’Empire Jaune de Lhassa veut envahir le monde, et personne ne semble prêt à le contenir. Aidé notamment de quelques génies malfaisants comme le colonel renégat Orlik, les dangereux Tibétains fourbissent de terribles armes. À peine formée, l’ONU sera-t-elle aussi inutile que la Société Des Nations pour résoudre une guerre.
Hélas oui : une blitzkrieg nucléaire met les 5 continents à genoux en une nuit. Les Jaunes sont impitoyables grâce aux fusées nucléaires et à des légions de saboteurs, les 5èmes colonnes.
Les héros de l'histoire, le Britanniques professeur Mortimer et Blake, super-espion de Sa Majesté, n’ont dû leur salut qu’à quelques minutes décisives. Enfuis dans un avion, ils espère atteindre une base secrète dans le Golfe Persique, d’où ils pourront produire une arme fabuleuse, l’Espadon, qui permettra de libérer le monde du joug des Jaunes.
Mais interceptés, ils se retrouvent parachutés en plein territoire ennemi, avec l'infâme Olrik à leurs trousses.
L’histoire semble très documentée, et même si on est très loin de voir aujourd’hui des avions stratosphériques ou des fusées intercontinentales avec une charge nucléaire, le réalisme des dessins est stupéfiant. L’aridité des décors Arabiques accentue l’impression d’un monde ruiné, conquis à très grande vitesse : l’hostilité des occupants rend le périple très périlleux.
Par contre, on sent une maîtrise approximative de l’Anglais. Je m’explique : Blake et Mortimer, en fuite dans un camion, tombent en panne dans les montagnes d’Arabie. Ils viennent de faire un heure de route, Mortimer, en tant qu’ingénieur en chef descend de l’automobile conduite par Blake et lui dit : « Hello ! le réservoir est percé ! »
Comme si entre Français, on se hélait : « Bonjour ! Notre roue est crevée. »
C’est charmant et mignon, mais faut quand même pas trop en faire.
Graphiquement cela ne cesse de varier : des hachûres, du fusain pour finalement tenter le noir à l’encre pure. Le style mûrit, mais je doute qu'une telle épure soit facile à tenir sur le long-terme.
L’auteur, Edgar Pierre Jacobs, est un chanteur d’opéra qu’on a pu entendre plusieurs sur les ondes de Radio Lille avant-guerre. Il s'est reconverti dans les illustrés jeunesse, ce qui est un tout autre métier. Il a repris les aventures de ≤ Guy L’Éclair », alias « Flash Gordon » lors de l’ouverture des hostilités avec les Américains, avec pour mission de lui trouver une fin honorable.
Bref, cette aventure reste d’une lecture plaisante, épique, mais c’est franchement trop décalqué sur Flash Gordon. Néanmoins, beaucoup moins futuriste que le « Rayon U » du même auteur, qu’on a lu dans Bravo en 1943, hélas arrêté en plein milieu. Mais des BD de ce genre, y’en a déjà une palanquée qui vient des États-Unis, donc je pense pas que cela va franchement tenir.
Reste à savoir ce que vont devenir Blake et Mortimer après des aventures aussi imposantes. Peut-être conquérir les étoiles tel Flash Gordon ? Je les vois difficilement rester sur Terre après une telle épopée.