Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 14 Avril 2012.
Hideo est un homme qui croit encore à sa jeunesse. Il a 35 ans, vit seul dans un petit appartement, se lève tous les matins à 4h et a des obsessions, des obsessions, des obsessions. C'est un dessinateur de manga, mais en fait juste un assistant. Sa vie es rythmée par les journées de travail de 11h à 23h, dimanches inclus vus les délais de publication. Promiscuité des collègues, avec le dessinateur star qui ne loupe aucun JT avec des présentatrices jeunes, car il est un peu obsédé par ça.
Hideo est en plus hanté par des visions, il voit partout un ami imaginaire. Voilà qui ne l'aide absolument pas à se concentrer. Il a un loisir : le tir à la carabine qu'il pratique forcément dans un club. Et il a une petite amie, Tekko.
Tekko est elle-aussi dessinatrice de manga. Elle n'arrête pratiquement pas d'échanger les story-board (nemu, voir « Bakuman ») par fax avec son ex. Ce qui contrarie Hideo. Qui plus est, quand elle est complètement beurrée, elle l'insulte, lui rappelle sa situation d'assistant, qu'il est un râté.
Oui, même l'amour est glauque.
Quand on lit le premier tome, on se dit qu'on a un « Bakuman »-like, un manga qui raconte la vie quotidienne des mangaka, mais avec un auteur de bd qui n'a pas réussi, qui est resté assistant d'une série d'un éditeur de troisième zone, et que l'individu n'a plus la pêche des débuts, vingt ans plus âgé. Encore à tenter à placer une idée d'une série dans une revue, les remarques appuyées sur son âge (35 ans, pensez donc !) et qu'il sera condamné à rester assistant.
Et puis y'a le deuxième tome.
Et l'histoire a complètement basculé car ce matin là, le monde est en proie avec une invasion zombie.
Tekko est contaminée, tente de mordre Hideo, lui fait passer sa tête par la porte...
Hideo ne sait plus où aller, à son travail, chez son éditeur...
Et on se dit que le personnage principal a une chance formidable : il est membre d'un club de tir, il suffit qu'il sorte de sa housse son fusil. Ben non, même pas.
Cela devient une histoire ubuesque, où des morts-vivants cannibales attaquent les gens normaux qui ne s'en rendent pratiquement pas compte..
Bref, c'est n'importe quoi, dans la veine des films horrifiques marrants, comme si « Shaun of the dead » était adapté en manga. Kengo Hanazawa a fait une œuvre défouloir, complètement déjantée et hilarante, qui vaut vraiment le coup de s'accrocher au-delà du premier tome.
Un très bon choix.