Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 9 Mars 2013.
Keiko Ichiguchi, vous la connaissez peut être pour ses guides délirants « Pourquoi les Japonais ont les yeux bridés » et « Les Japonais aussi pètent parfois les plombs ». Elle nous avait raconté pourquoi elle avait écrit ses chroniques fort rigolotes. C'est aussi une dessinatrice de manga établie en Italie, qui raconte de superbes contes modernes comme « Là où la mer murmure ».
Elle nous revient avec une histoire originale pour Kana, qui revient sur la tragédie qui a secoué son archipel natal il y a 2 ans. Et l'histoire est quasi-transparente, même si elle met en scène un coupe italo-japonais d'un dessinateur et d'une rédactrice dans un journal.
Le livre est bercé par la hantise de la mort, celle de la narratrice Itsuko, qui a vécu toute son enfance surprotégée par son entourage à cause d'une maladie congénitale. Mais cette hantise est contrebalancée par le côté réconfortant du printemps japonais, des cerisiers en fleurs.
C'est justement pour profiter de cet instant éphémère que Itsuko a prévu un voyage au Japon avec son mari Angelo. Pour ce moment précieux et aussi pour voir ses proches, sa famille et une enseignante qui l'a marquée.
Or, à quelques jours du départ a lieu le grand tremblement de terre du 11 Mars 2011.
Itsuko l'apprend en allumant la télé, en voyant en direct le déferlement du tsunami dévorant les terres. Puis l'angoisse des jours suivants avec la situation inquiétante de Fukushima et les non-dits officiels.
Graphiquement, c'est superbe, encore mieux mis en scène que « Là où la mer murmure ». Les planches sont magnifiques. Pour ce qui est de l'histoire, je ne la résumerai pas plus : la lecture en révèle des émotions prenantes, On sent une œuvre catharsique.
Anecdote intéressante : Puisqu'elle travaillait cette histoire pour son public européen, Keiko Ichiguchi a préféré écrire le script en Italien pour que la traduction Française soit plus fidèle à son esprit.