Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 27 Juillet 2013.
NOTE : Lors de la diffusion de cette chronique dans l'émission, la blogueuse culinaire Enflammée a bien voulu y donner son point de vue en direct de ses fourneaux. Merci à elle.
Le collège, c'est ce moment privilégié où les questions « qu'est-ce que tu voudrais faire plus tard » commencent à se faire plus insistantes, et qu'on rigole moins à votre envie de devenir pompier ou éboueur. Car non, piloter un très gros camion n'est pas forcément un signe socialement acceptable de réussite dans la vie pour vos parents et votre conseillère d'orientation.
Satoru a des notes moyennes, pas vraiment une âme créatrice, ni l'envie de mieux se montrer que les autres. Et évidemment, il ne sait que faire comme lycée. Alors comment va-t-il se retrouver dans la section Cuisine de Sup-Agro
, la fillière qui produit les grands chefs archi bien notés de la capitale ?
Et bien il se trouve que depuis deux/trois jours, ce garçon est sous influence. Le Démon est en lui. Plus exactement Dogma, le Grand Cuisinier des Enfers. Et lui, son péché mignon, son plat préféré, c'est l'âme des grands cuisiniers. Hélas, les cuisiniers vraiment d'exception sont devenus rares à l'heure de la cuisine moléculaire et des rediffs de l'émission « Cauchemar en Cuisine ». Donc Dogma est parti dans l'élevage : Il va éduquer un jeune garçon bien saignant pour qu'il devienne un cuisinier hors pair. Oui, c'est ce qu'il a imposé au pauvre Satoru : il va faire de lui un cuisinier dont tous les critiques culinaires vont chanter les louanges pour qu'il puisse à sa mort dévorer son âme.
Ainsi donc, à tous moments, le pauvre et timide Satoru va se faire manipuler par Dogma, qui n'hésitera pas à lui faire défier des cuisiniers bien plus talentueux que lui. L'avantage de la situation (si si, y'en a un) est qu'il aura la chance d'ouvrir ses papilles à de nouvelles manières de déguster des pommes de terre, ou de battre un hamburger Haute-Couture par une steak mixé. Et surtout, qu'en cuisine, on néglige toujours trop souvent les restes et qu'on privilégie trop les nobles morceaux.
On est purement dans un monde de fantasy shōnen avec ses étapes obligées : l'apprentissage à la dure, les phases d'échecs, l'entraînement sans coup-férir jusqu'à épuisement, on aura forcément la némésis aussi déluré que créatif, on aura bien sûr les compétitions avec un adversaire sur le ring à priori imbattable, les retournements improbables, la belle dulcinée,…
Sel, poivre, thym, romarin et une lichette de cognac.
Ça tombe bien, car après tout, Hell's Kitchen, c'est le quartier des loubards à Londres ou à New York. Enfin ça, c'est avant, car maintenant, on y trouve les restaus les plus chics et agréables de la Grande Pomme.
Un petit mot des auteurs : Mitsuru Nishimura qui signe le scénario est lui-même cuisinier, et apparemment, il n'est pas complètement manche. Ainsi, il est arrivé à convaincre son éditeur de lui prêter le studio de cuisine pour faire quelques plats aux truffes. Le dessinateur, lui, par contre, il était reparti avec quelques restes, il découvre qu'il a reçu une truffe, ben… il la met dans ses ramen instantanés. Comment dire…
Bref, cette série est un divertissement amusant. Il va peut être apprendre des choses à des garçons, peut être aussi leur donner envie de cuisiner un petit truc de temps à autre. Donner aussi quelques bases, notamment sur le gras qui donne le goût à la viande, ou la délicatesse de préparation d'un soufflé. Mais n'allez pas y chercher une quelconque exactitude…