Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 4 Janvier 2014.
De toutes les aventures de la franchise « Blake & Mortimer », la plus connue est sûrement « La Marque Jaune ». Une fois de plus, Olrik sera la némésis de notre duo d'enquêteurs, mais les grands espaces et l'exotisme seront remplacé par un Londres nocturne, pluvieux. La conclusion sera souterrain comme les deux premiers volets (dont « Le Secret de l'Espadon »), mais en se terminant dans les égouts, se montrera plus claustrophobe.
Les repreneurs de la franchise ont décidé de donner une suite à l'histoire, malgré que le professeur Septimus aie été désintégré dans l'album d'Edgar P. Jacobs.
Et… comment dire ? J'ai franchement pas apprécié.
Olrik est complètement assommé par sa terrible expérience comme Guinea Pig et rendu à moitié fou par l'emprise de Septimus. Il a été recueilli et soigné par une bande de conjurés qui s'inspirent des travaux de Septimus, mais le ténébreux Colonel
est à deux doigts de devenir définitivement accro à la morphine.
Pendant ce temps-là, Blake est confronté à des cas de forcenés, des vétérans de guerre qui deviennent subitement fous avant de mourir foudroyés. Quant à Mortimer, il s'est construit un nouveau laboratoire où lui aussi reprend les travaux de Septimus. Bref, l'esprit brillant mais dérangé du défunt créateur de l'Onde Méga plane sur Londres. D'ailleurs plane-t-elle vraiment puisque certains disent l'avoir vu.
Le graphisme est impeccable, je n'ai rien à redire sur ce point. Mais l'histoire… non, désolé, l'éditeur tente de donner une longueur supplémentaire à un album magnifique, incroyablement construit, mythique. Et là, ça tombe à plat.
Pour moi, c'est un loupé car Olrik à l'état de loque consciente pourrait marcher, mais ici, la sauce ne prend pas et gâte complètement l'intrigue. C'est un échec. Et le final tient du pur deus ex machina qui arrive comme la fiente d'un oiseau sur une crêpe au sucre. Dans une interview réalisé pour le dossier spécial du magazine DBD de Décembre, Jean Dufaux confie qu'il avait encore beaucoup d'idées, certaines pendant la réalisation des planches, mais qu'il n'a pas pu toutes les placer. Honte sur moi de donner des conseils à un scénariste qui m'a rarement déçu, mais je pense qu'il aurait dû mieux construire son intrigue car ce côté purement brouillon ne lui ressemble absolument pas.
Deuxième planche (page 6) bandeau du bas, image du milieu, l'un des conjurés du complot, le professeur Evangely dit ceci : « Nous ne nous encombrerons pas de ces belles théories humanitaires qui ne font que retarder la marche de la science et du progrès. Le conformisme de notre classe politique ne parviendra pas à nous étouffer. »
et il ressemble trait pour trait à Mélenchon. Bon ok, cette case est marrante, mais c'est peut être la seule partie remarquable
de l'album. C'est dire.