Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 5 Avril 2014.

Quand on a 15 ans, quand on est au lycée, on a toujours ses copains, on a ses premiers émois amoureux, on a ses passions et ses idées bien arrêtées et on a ses premières responsabilités. Nous rencontrons les protagonistes de l'histoire alors qu'ils sont en voyage scolaire à Londres pour plusieurs jours. Et quand des ados d'une ville moyenne sont dans une grande capitale, que font-ils ?
Ben ils fuguent.

Alors que le groupe est divisé en deux pour visiter des musées différents, trois ados faussent compagnie à leurs profs pour s'offrir une balade libre dans Londres. Éric, Thierry et Andreas tombent par hasard sur l'affiche d'un vendeur de jeux vidéos d'occase et en profitent pour faire quelques emplettes. Et leur centre d'intérêt, c'est surtout le jeu de guerre. Sauf qu'Andreas fait réagir bizarrement le vendeur, qui leur offrre un jeu vidéo d'un genre inédit qui tient en une seule disquette.

De retour à leurs pénates, la disquette, malgré sa capacité antédiluvienne, montrera le jeu de guerre le plus précis qu'ils n'aient jamais vu de leur vie. D'un réalisme confondant.
Sauf qu'il s'agit d'un piège, d'un très sale piège qui vous apprend la réalité de la guerre, ses horreurs, et surtout ce que vous êtes. De Hastings aux campagnes napoléoniennes, l'horreur de la guerre sidère Éric et Thierry. Andreas se montre de plus en plus excité. Le Chemin des Dames va révéler la personnalité de chacun, surtout quand Pétain ordonne de fusiller des soldats au hasard pour faire taire la révolte dans les rangs.

Ce qu'Éric et Thierry ne savaient pas de leur ami Andreas, c'est qu'il a une fascination morbide pour Hitler, et si son père est un homme politique, il se situe très très très à droite de l'échiquier politique. C'est la vue d'un insigne SS épinglé à son blouson qui a fait bondir le vieux boutiquier anglais, et il a décidé de donner à ces enfants la leçon de leur vie.

Cette bd est l'adaptation de la trilogie écrite par Christian Lehmann. Auteur réputé s'adressant à la jeunesse, il a enchaîné depuis 30 ans les livres à succès : « La folie Kennaway » (avec lequel il a débuté en 1988), « L'évangile selon Cain », « Une éducation Anglaise » et son autobiographie « Patients si vous saviez, confessions d'un médecin généraliste », parce que oui, c'est son métier.

La trilogie « No pasarán » est ouvertement anti-militariste. L'angoisse du champ de bataille et instillée par le jeu est très bien menée. Les adolescents sont placés dans des situations impossibles, dont ils ont retenu que trop vaguement en cours d'Histoire. Le scénario marche très bien. Malheureusement, je mettrais des réserves sur le dessin d'Antoine Carrion qui n'est pas toujours très constant, certaines planches ayant vraiment une différence de rendu avec leur vis-à-vis, sans réelle raison par rapport à l'histoire. Après, c'est vraiment un bon album, et les leçons ne viennent pas toujours d'où l'on croit.