Chronique lue en direct dans l'Hallucinarium FMR du 07/01/2015.
Avec Marie, Pouhiou et Eugène Lawn. Réalisation : Philippe Pitet. Chœur des vierges : les mêmes.
Ce programme a été réalisé dans des circonstances exceptionnelles et en hommage à Charlie Hebdo.

Bonjour à toi, enfant du futur immédiat, toi qui nous écoutera dans quelques secondes…

Ma chronique d'aujourd'hui sera un peu difficile à faire, vue les circonstances.
En effet, j'ai eu le malheur de consommer de la galette des rois qui était négligemment posée sur la table de la régie de Radio <FMR>. Malheureusement, il semblerait que ledit gâteau soit épicé avec un ingrédien spatial aux propriétés stupéfiantes. À vraie dire, depuis quelques minutes, j'ai l'impression de tanguer et je vois des nyahcat un peu partout. La drogue, c'est très mal.

Mais en termes de mirages et d'illusions, rien ne vaut que les paroles de certains, bues toutes crues par une formidable armada de gogos, lesquels représentent trop souvent la majorité exprimée à chaque élection démocratique.
Pour te le montrer, je vais te raconter quelques petits contes.

(NOTE : Cette partie parodie la chronique des contes de mauvais goût par Eugène Lawn, en prenant comme personnages principaux les animateurs de l'Hallucinarium Éphémère)
Kinou, tu peux mettre le fond du marchand de sable d'Eugène ? Merci.

Il était une fois Eugène Lawn, un garçon qui voulait s'offrir pour Noël la même jupe Dora l'exploratrice en peau de nounours qu'il avait vu sur la mendiante près de sa boulangerie. Il l'a voulait tellement qu'il l'a prise sans demander à la vieille dame, et espérait secrètement que les policiers allaient débouler pour le réinsérer dans son hopital psychiatrique favori. Malheureusement pour Eugène, la vidéoprotection n'a pas eu l'effet qu'il escomptait. Il est bien repassé 6 fois de suite sur les lieux de son forfait avec une pancarte indiquant son nom et son adresse, mais visiblement les opérateurs de vidéosurveillance n'y ont pas prêté attention, malgré tout ce que lui ont promis les politiques.

Il était une fois Pouhiou, un garçon dont c'était le vrai prénom. Il n'arrêtait pas de se prendre des messages d'insultes de la part de personnes qu'il ne connaissait pas à cause de la couleur de ses cheveux. Ces vilains facheux se cachaient derrière des pseudonymes comme LaFamilleBlancheAvantTout, ManifPourNous et IntégristeDeGarde. Parce qu'il ne voulait pas que son coiffeur soit au courant des menaces physiques dont il fait l'objet, il milite pour l'interdiction de l'anonymat et des pseudonymes. Mais comment alors les réseaux sociaux pourraient être assurés de l'identité de ses utilisateurs ? La mesure semble inapplicable, malgré tout ce que lui ont promis les politiques.

Il était une fois Marie, une fille qui avait posté à sa copine des photos via la messagerie Facebook. C'était les photos de son casting pour le cinéaste spécialisé dans les films d'action Marc Dorcel, parce que sa copine avait besoin de quelques conseils d'expression corporelle pour ses performances artistiques. Malheureusement, même si les messages sont privés, Facebook a distribué ses photos à ses partenaires commerciaux. Alors Marie a plusieurs fois menacé de procès le réseau social devant le tribunal de Nanterre, celui où les stars condamnent la presse people. Mais comme Facebook est une société américaine, les photos de Marie continuent à tourner, malgré tout ce que lui ont promis les politiques.

Il était une fois Kinou, un garçon qui cherchait désespérément un wifi ouvert car il courrait partout. Comme Thierry Mariani en Corée du Sud, il s'extasiait des points wifi ouverts à l'étranger, mais totalement absents en France. Or il se trouve que le même Thierry Mariani a complètement oublié qu'il a voté à 3 fois pour l'interdiction des wifi publics ouverts, sous prétexte de sauver la création culturelle. Ce qui n'a pas empêché des désastres comme « Le Baltringue » ou « Les Bronzés 3 ». La preuve qu'un homme politique est capable de planter internet en croyant sauver le gagne-pain du prochain Godard ou Melville. Hadopi n'a pas sauvé ses copains du showbiz de leurs dette au Fouquet's, malgré tout ce que lui ont promis les politiques.

Petit enfant du futur immédiat, un homme politique est un monsieur qui parle beaucoup, mais qui ne connait quasiment rien en technologie. Alors quand il promet de rendre possible de par la loi ce qui est infaisable au niveau technique, il est dans son rôle : le joueur de pipeau d'Hamelin qui va en profiter pour te piquer tes droits et t'empêcher de t'amuser avec tes jouets. Mais ils ne le font pas exprès : ils sont juste très bêtes !
Alors à ta majorité, pense à t'inscrire sur les listes électorales, et à utiliser ton bulletin de vote à chaque élection avec ton intelligence. L'intelligence, ils en ont peur !