Chronique lue en direct dans l'Hallucinarium FMR du 13/05/2015, en direct et en public du Grand Builder pour l'anniversaire de Combustible.
Avec Marie Janote et Pouhiou. Réalisation : Eugène Lawn.
Bonjour à toi enfant du futur immédiat, toi qui nous écouteras dans quelques secondes, le temps que nos trames IP rebondissent depuis le Grand Builder jusqu'à notre émetteur analogique.
Dans une précédente rubrique, je t'avais dit qu'il n'y a pas besoin de diplôme pour innover. Je vais être franc : j'ai dit ça car j'ai du apprendre l'informatique à la dure en autodidacte, donc je suis un non-diplômé du supérieur aigri. Tu peux retourner la dernière portion de phrase dans tous les sens, t'en trouvera forcément un, de sens.
Quand j'ai voulu choisir mon bac, qui à l'époque était dans des lettres aujourd'hui disparues et pas que de langues mortes, ma mère m'a hurlé dit « Non, tu ne feras pas un bac H ». Pourtant
- je n'avais parlé d'un Bac G si bien vanté par Michel Sardou ;
- elle savait que le Bac H n'a rien à voir avec une certaine substance d'origine végétale ;
- elle avait bien compris que le Bac H est le bac informatique
D'ailleurs, elle me précisa sur le même ton « Ni pour ton bac, ni pour tes études post-bac ! l'informatique c'est qu'une mode ! Fait plutôt chercheur : on a toujours besoin de la recherche et il y a toujours des budgets confortables. »
Ce débat à sens unique m'a tellement marqué, que j'ai jamais tenté la voie numérique après mon bac D. Oui, j'ai passé un D pour biologie
: j'adorais déjà disséquer les cafards et les souris, prédisposition génétique qui m'est actuellement forte utile.
Mais il est vrai qu'il y a 20 ans, on n'avait pas d'écoles comme Epitech, Infosup, 42 et autres. Et les recruteurs qui me font la remarque que je n'ai aucun diplôme web me font rire par leur inculture.
Je vais être franc : oui, je suis secrètement jaloux d'Epitech et des jeunes qui peuvent y aller.
Alors qu'amène cette école du cycle supérieur ? Honnêtement, est-ce juste une sélection par la motivation et les capacités ? Donc des gens qui ont déjà la fibre d'apprendre dans le numérique et qui se seraient forcément débrouillés tout seuls ? Après tout, pour apprendre à programmer, il faut 500 € de matériel et du temps : le reste est sur internet.
En cette période d'intenses révisions avant les examens de fin d'année, je reçois Philippe Coste, directeur délégué de French Tech Toulouse, ex-co-président de la Mêlée Numérique (il faut bien un défaut), directeur d'Epitech Toulouse et surtout dandy impeccablement mis et au sourire ravageur, qu'est-ce qu'il faut pas faire pour attirer les filles vers le secteur...
(Partie interview, exclusivement dans le sonore)
- Comment Epitech est né ?
- Epitech est un groupement d'écoles supérieures privées, Quelle est la taille du groupe actuellement ?
- Comment se passe le cursus ?
- Que faut-il pour s'inscrire ?
- La technologie évolue très vite, finalement est-ce que les étudiants sont là pour apprendre à leurs profs ?
- Il fut une époque où les ingénieurs en informatique apprenaient Eiffel ou Ada, des langages peu utiisés mais des beautés scientifiques. Plus récemment (il y a 3 ans), j'ai vu des programmes où on leur apprenait à vite faire un site web avec OS Commerce, Joomla ou Wordpress, sans se soucier qualité du code. Où est le juste milieu ?
- Là où Epitech détonne, c'est sur le nombre d'événement ouverts à tous, et pas uniquement à vos étudiants
- Il y a l'épineux problème des stages, et des boites qui n'emploient que des stagiaires. La situation s'est calmé depuis 5 ans, mais il y a t il encore des abus ?
- Discutez-vous avec vos confrères locaux comme les IUT, Infosup, l'ENSEEIHT,... ?
- Quand Xavier Niel, avec d'anciens directeurs d'Epitech a lancé 42, était-ce un choc ? un choc bienvenu ?
- Quand on te dit que 90% des étudiants iront en SSII en sortant, le summum de la non-créativité informatique, que réponds-tu ?
Merci Philippe Coste.
Je sais que c'est gonflé de faire de la promo pour une école privée sur Radio <FMR>, mais néanmoins, la plupart de ces questions auraient pu être répondues par le recteur de l'IUT B de Blagnac ou celui de l'INSA, et avec des réponses toutes aussi intéressantes. Et c'est aussi sur ces réponses que tu glaneras toi-même en allant les voir pour te renseigner que tu dois aussi peser dans ton choix.
Enfant du futur immédiat, je vais te dire une lapalissade : Quand on a envie, on apprend forcément plus vite.
Alors finalement, l'intérêt d'une école est-elle de t'apprendre une technologie qui ne sera plus demandée dans 2 ans ? ou de t'apprendre à apprendre plus vite les prochaines ? Car n'oublie pas, le monde du numérique évolue bien plus vite que les cursus post-bac.