Ceci est une partie du script de la release Ex0059 du programme CPU, Le Darknet, diffusé le Jeudi 14/09 à 11h. Plus d'infos sur le site de l'émission.
Si vous suivez le programme en podcast, préférez le flux du site de l'émission logo de l'émission CPU

Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui aimes de faufiler jusque dans les recoins les plus sombres de la chambre pour vérifier si y'a vraiment un monstre sous le lit.

Je te dois d'être honnête : Le terme darknet me met mal à l'aise. Non pas sur la réputation sulfureuse, mais plutôt sur un à-priori raciste  : ce qui qui est sombre, ce qui qui est obscur, ce qui est noir est forcément sale.
À tel point que des pans entiers de notre langage et donc de notre mode de pensée sont bâtis en ce sens.
Pense au marché noir, ou encore à travailler au noir et tu verra immédiatement que dark net, cette obscurité pleine de monstres, est un terme qui veut avant tout noircir le tableau d'internet. Du coup, oui, à entendre ce terme, je broie du noir. Car il n'est ni réaliste, ni gentil. Le terme est raciste, et pas qu'envers les monstres. Mais faute de meilleure expression, et afin d'attirer un maximum le chaland, j'aurais bien du mal à le substituer par un autre terme...

En fait, ce terme est assez mal choisi : le darknet défini (à mon sens) des données qui ne sont pas publiques, ou qui ne sont pas mainstream. En tout cas, c'est la définition la plus raisonnable que nous avons réussi à cerner.

Pour te donner une idée, notre camarade Gaël Cerez, qui est journaliste de profession, avait proposé un sujet darknet pour CPU dans les premiers sujets possible. Une mouche noire a volé au dessus de la table. Il était surpris de notre regard à la fois blasé et désolé. Il nous a fallu quelques minutes d'explications pour qu'il comprenne combien, pour nous, le terme est racoleur et galvaudé.
Alors quand on lui expliqué et démontré qu'il utilisait le darknet sans s'en apercevoir, alors même qu'on préparait notre programme CPU, je ne te dis pas la sueur froide qui coulait le long de son échine : d'un coup lui remontait toutes les fureurs et foudres promises aux utilisateurs du darknet par les puissances politiques tutélaires....

Mais en soit, Gaël avait totalement raison de proposer le sujet. Notre problématique était de trouver quelqu'un qui fasse régulièrement des descentes dans ces secteurs interlopes, sans être accusé ni de sensationnalisme, ni de minimiser. Car si nous parlons du darknet, nous devons y apporter la lumière.

D'abord, trouver une définition exacte et non-ambiguë du terme darknet. Ce qui nous permettra de définir exactement ce qu'il est et donc où est-il.
Ensuite déterminer qui peut y accéder et comment. Ce qui implique une responsabilité de notre part : accéder au darknet est-il en soit illégal ? Et si oui, quelles lois l'interdisent et quelles sont les peines encourues ?

Ben oui un accident est vite arrivé : une cagoule qui remonte, et hop, on se retrouve sur le darknet et donc probablement futur taulard ! Car souvent, tu as entendu parler du darknet comme le repère des djihadistes pénonazis vendeurs de muffins à la coke et au whisky de contrebande.

Enfin, il y a une multitude de termes autour du darknet : darkweb, deepweb, boîte noire, web parallèle, underworld, réseau profond, sub network, marianas web... sont-ils simplement des synonymes, ou expriment-ils des nuances et ces nuances sont-elles importantes ?

Bref, tu l'as compris, le darknet est avant tout flou dans l'idée générale, et donc attire les fantasmes et délires. En tant que techniciens avertis, nous sommes au courant que ces racontards sont grandement exagérés. Et tout le travail de que nous devons faire dans une telle émission est donc de voir quelle est la proportion réelle de la criminalité supposée.

Enfant du Futur Immédiat, oui, internet peut être crade, sale, infréquentable... car internet représente la diversité de notre civilisation, et en soit, elle en reflète aussi les travers.