Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui en est encore à essayer de comprendre cette histoire de miel, d'abeilles, d'emprunt pour le mariage et d'allocations familiales.
Un homme, une femme, ou deux hommes ou deux femmes,... pardon, je reprends, l'écriture inclusive rend parfois confuse la lecture de mes textes : résultat sur mes copies que j'ai bûché, je trébuche. Plouf plouf, je reprends : L'être humain est fait pour être aimé.
Mais il y a des fois où il se sent seul, terriblement seul. Soit parce qu'il est gardien de phare, soit parce qu'il n'y a plus de dialogue dans son nid conjugal, soit parce qu'il est d'une timidité tellement maladive qu'à 30 ans, il est toujours puceau. Ça va dans le fond, on se calme, je ne parlais pas de mon cas.
Bref, c'est dans la solitude et après avoir essayer de payer des coups à des inconnus dans les bars qu'on en vient aux dernières extrémités. Non pas demander à sa mère de vous présenter quelqu'un. Berk ! jamais !
Non, de faire appel à une application d'aide à la conception de relations amoureuses.
Mais pourquoi requérir aux services de rencontres ? Après tout, on a plus la chance de tomber sur des frustrés ou des gens très inquiétants que sur la chevalière ou le prince charmant ? Eh ben, il y a cette volonté de croire que des gens esseulés, il y en a forcément près de chez toi, dans ton département.
(oui, dit comme ça, on dirait une publicité douteuse pour un service adulte, et je le fais exprès)
Encore plus surprenant, peu de gens savent que les services de rencontre utilisent de faux profils pour donner cette impression de profusion de solitude, pour compléter leur catalogue, voire recourent à des robots de dialogue qui simulent un début de conversation.
Une stratégie d'hameçonnage aussi déceptive qu'une poupée gonflable. Et je sais aussi bien reconnaitre ce genre de procédé que... l'on m'a demandé d'écrire des centaines de robots pour certains sites spécialisés...
Car, oui, entres autres Crimes contre l'Humanité, ton humble serviteur a aussi été pornographe patenté. Même pas besoin de chatbots supposés intelligents, il suffit d'enchainer 3 phrases bateaux dont la réponse n'entraine pas de conséquences
Tiens, un exemple : tu pingues une superbe nana et tu commences la conversation :
[USAGER] « Bonjour »
[BOT] « Bonjour toi, quel est ton prénom ? »
[USAGER] « eeeuuuhuh.... Facques »
[BOT] « C'est joli. Tu es dans quel coin ? »
[USAGER] « eeeuh à Fleury Mérogis, je suis pensionnaire »
[BOT] « Ah ben c'est amusant, je ne suis pas loin. Tu vas dans quel bar d'habitude ? »
À partir de là, le robot ayant débité les trois réponses bateaux pré-programmées, c'est une opératrice qui va prendre la suite. Une opératrice appelée Robert, qui fait ça sur le temps libre de ses études. Oui, j'ai aussi fait ça en travail d'été pour un service de minitel rose, et la patronne m'a appris à faire très attention aux accords de genre. Car c'est là que Robert se trahit et en perd ses roberts proéminents.
Et d'ailleurs, il se trouve que mes patrons m'avaient demandé de tester le site de rencontre Meetic avant son lancement en 2002. On appelle ça de la veille concurrentielle
.
J'avais noté un nombre de questions personnelles assez important, allant des habitudes alimentaires au sport, jusqu'à une description physique décrivant la personne recherchée pour ses relations.
Oui, quand il est question de trouver une âme sœur, on a la surprenante tendance à trop en dire sur soi-même. Par espoir ou désespoir&,nbsp;? Parce que le hasard vaut finalement moins qu'une stricte procédure de recrutement ? J'espère bien que depuis, les gens sont plus prudents, sinon cela veut dire que nous n'organisons pas assez de cryptoparties.
Enfant du Futur Immédiat, si avant, on comptait sur ses amis pour vous présenter une potentielle âme sœur, de nos jours, la position de l'entremetteuse est désormais tenue par une application. Ce qui incite surement à découvrir des personnes qu'on n'aurait jamais aborder. Et les surprises peuvent être positives.
Personnellement, mon amour et moi, nous nous sommes rencontrés à une réunion de blogueurs. Ah ! Internet...