Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat toi qui te demande ce qui faisait tant rêver en Amérique.
Qu'un serial entrepreneur arrive à la tête d'un État, il va savoir mieux le gérer que d'autres. Qu'une star de la télévision arrive à la tête de l'Exécutif, il saura communiquer. Mais on a plus l'impression que les États-Unis ont eu Cyril Hanouna que… je sais pas à quoi comparer ? Oprah Winfrey ?
Résumons : on a un gars qui a plus accumulé les échecs retentissants que les réussites industrielles, qui revendique avoir écrit une méthode pour réussir dans les affaires mais qui n'en a pas écrit une seule ligne, un propriétaire immobilier qui est un raciste notoire envers ses locataires, un mec qui revendique prendre les meufs comme des packs de bières, un menteur notoire qui n'a jamais supporté être pris la main dans le sac…
Bref, on a un individu au portrait très peu flatteur mais qui malgré tout, est devenu Président des États-Unis, et selon plusieurs témoignages de son entourage, ne voulait même pas de ce poste. À se demander pourquoi il s'est lancé dans la course à la Maison Blanche…
Je ne sais pas... lancer une nouvelle franchise ?
On va finir par croire qu'« Idiocracy », la comédie de Mike Judge (oui oui, le même créateur que les séries « Silicon Valley » et « Beavis and Butthead ») est involontairement devenue un documentaire visionnaire.
Joe Bauers, un garçon pas spécialement adroit mais surtout américain moyen selon les statistiques, se retrouve congelé pour une expérience de l'Armée, mais il se réveille 500 ans plus tard que prévu et par accident. Parce que les gens pas très futés ont pris le pouvoir car ils se reproduisent plus que les gens intelligents, au fil des générations, le Q.I. moyen de l'Humanité a chuté au niveau d'une mouche. Les douchbags sont donc au pouvoir par la force du nombre, empêtrés dans les problèmes d'éducation, d'écologie, d'économie et de règles du Superbowl... En soit, « The Jerry Springer Show » à l'échelle de la planète.
Et donc Joe Bauers se retrouve la personne la plus intelligente en ville.
Glaçant, non ?
Mais concentrons nous sur les États-Unis. Ce pays qui depuis la fin du XIXème siècle est devenu un poids lourds de la recherche et de l'innovation. Que seraient actuellement nos technologies sans le MIT, la recherche nucléaire, la conquête spatiale, la Silicon Valley…
Inversement, que seraient les États-Unis s'ils étaient resté sur une position conservatrice et xénophobe comme dans les années 1930s ? Sans l'arrivée de cerveaux étrangers sur son continent et le brassage des idées qui va avec ?
Au final, on aura beau fanfaronner, mais l'Europe, la Chine et l'Inde ne peuvent pour l'instant faire vivre leur industrie IT sans les États-Unis. Donc il faut bien faire quelque chose, soit le dos rond, soit en profiter pour gagner des marchés...
Mais est-ce que les États-Unis sont vraiment dans la mouise avec Trump ? Est-ce qu'un an, ce n'est pas trop tôt pour en parler ?
Et Trump finalement, est-ce qu'il n'a pas une chance infernale ? Il n'a pas eu de crise économique comme celle de 2007, pas eu de crise écologique majeure comme l'inondation de la Nouvelle Orléans ou de crise sociale comme les émeutes de Los Angeles. Lui qui est tellement brouillon dans son gouvernement que les pontes de son propre parti tremble à la moindre de ses sorties...
Qu'un mauvais chef soit capable de faire couler une boite, ça on l'a souvent vu. Mais comme le veut le Principe de Dilbert : Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers.
Enfant du Futur Immédiat, on parle de résilience du pouvoir politique, et de son impact sur l'économie et la création. Alors, est-ce que le rêve Américain est définitivement mort ? Et est-ce finalement une chance pour la vieille Europe ?
une réaction
1 De cdg - 02/02/2018, 21:31
Sans etre un fan de Trump, je vais rappeller ce qu on a élu comme président chez nous, histoire d illustrer la fable de la paille et de la poutre:
- un gars d extreme droite qui a commencé sa carriere a Vichy, qui a soutenu la torture en algerie tant que ca servait sa carriere (Mitterrand)
- son successeur avait la justice aux fesses pour diverses magouilles avec l argent du contribuable. Il dut son election a un discours demagoge complet (plus fort que Trump ?) et sa reelection a un coup de chance. Chance qu il mit a profit pour se mettre a l abri de la justice et ne rien faire pour son pays
- ensuite on a eut un agité pour qui brasser de l air c est faire quelque chose et qui n a pas compris que faire 360 degre c est revenir au point de depart. Comme Trump c etait un adepte du Bling Bling
- le suivant etait probablement un brave type, pas le genre raciste ou misogyne. Seul probleme, il etait incapable de decider et tenter de faire plaisir a tout le monde n est pas une politique.
Enfin c est vrai qu aucun n a jamais fait faillite car ils n ont jamais rien fait a part de la politique. Quant aux livres qu ils ont ecrit, je serait curieux de savoir quel % est reellement d eux.
PS: la force des USA, c est un etat federal faible. Donc le succes de l economie US vient surtout du fait que l etat y a assez peu de poids et qu il y a pas mal de contre pouvoir. Trump n a toujours pas reussit a mettre la premiere pierre de son mur et son muslim ban a je crois finit en eau de boudin devant les tribunaux. Chez nous on a un etat central puissant, ce qui peut donner de bonnes choses quand la direction est bonne (sans eviter les loupés comme le plan calcul de De Gaulle) mais tourne au handicap quand il s agit juste de placer les copains (l exemple parfait c est A Lauvergeon et Areva)