Ben voilà, cette nuit, j'ai regardé le discours de George W. Bush et j'ai vu quelle était la réelle puissance de cet homme en tant que Président des USA.

Vous me direz, « mais que fais-tu encore à 2h du matin devant ta tv ? ». Ben je trime comme un maboul, régulièrement retardé par des obligations (quasi-)sentimentales et familiales. Et à cette heure-là, ce fut sur mon prochain site web, mais le sujet n'est pas là.

Donc, le matin même, Thomas m'avait fait suivre un article, qui explique que cette allocution d'une durée initiale d'une heure et demi sera réduite à 20 minutes pour cause de fin de saison. C'est-à-dire de derniers épisodes de séries télés suivis en prime-time sur les networks hertziens par des millions d'accros monomaniaques. Coup sur coup, les ultimes doses de l'année pour « Prison Break » et « 24 », cocasse quand on se souvient des bonus du coffret de la saison 3, et quand on sait que la saison 5 voit le Président... non, pas de spoiler, foin de fiction, on parle du Vrai Président des États-Unis d'Amérique, chef de l'armée la plus puissante sur Terre, celui qu'a la main sur le Bouton Rouge du Néant. Et c'est pas qu'un crétin.

Donc tardivement, dans les méandres nébuleux et conformes W3C du code multilingue que je développe, je tombe à 1h56 sur BBC World, où la présentatrice du plateau de Washington explique les implications de ce que va annoncer W. pour la population clandestine, du fait qu'il flatte un électorat très conservateur (clientèle des sonneries peu fines d'un concurrent con-patriote), et qu'on est pas loin des prémices de la « Seconde Guerre Civile » cauchemardée par Joe Dante. Sur le plateau, un analyse politique se fait poliment interrompre de la main par la journaliste, qui annonce que le Président commence son allocution à l'instant.

George W. Bush Jr. apparaît donc à l'écran, d'un fraternel salut à ses concitoyens soutenu de son regard volontaire, tandis que l'image recadre le plan général de son bureau à un portrait plus américain d'un élégant zoom à la lenteur révérencieuse.

Le chef de l'Exécutif commence son discours, et annonce les raisons de son apparition télévisuelle : « Good evening. I have asked for a few minutes of your time to discuss a matter of national importance - the reform of America's immigration system... ». Mais au bout de 30 secondes, un mouvement sur la gauche de l'écran, un regard incrédule du Président vers la personne hors-cadre que l'on devine et qui l'a interrompu dans son élan par quatre mots, un froncement déconcerté du front Super-Puissant... et ... carton, vue générale en photo de la Maison Blanche avec le Sceau Présidentiel modélisé d'une 3D offensive.

Pendant deux minutes, la journaliste à Washington de BBC World meuble puis... retour à l'image de l'Homme le Plus Puissant de la Planète recommençant son discours à la Nation sur sa loi régulant l'Immigration comme si de rien n'était.

Et pourtant, pendant 30 secondes, j'ai savouré cet incroyable instant non pas d'incompréhension, mais d'impuissance :

J'ai vu George W. Bush interrompu par la pub.