Mise à jour (février 2010)
Le site TheFeature est définitivement hors-ligne depuis une demi-décennie, mais l'article en question est toujours trouvable sur le site perso de son auteur. Triste de voir qu'il a fallut 5 ans pour que Nokia ouvre les sources du système Symbian...

« Phones as Hackable Platforms » (TheFeature) : Marko Ahtisaari wants the wireless industry to embrace its users as developers.

En voilà un article qui résume bien une bonne partie de mon travail ! Cet excellent site professionnel (sponsorisé par Nokia) donne de remarquables points de vue sur cet industrie. Et, contrairement à l'informatique où la puissance résout une partie des problèmes, la mobilité et l'embarqué sont des domaines où la miniaturisation empêche d'être bourrin, où celui qui sait se jouer de l'optimisation sera le meilleur...

Pour ceux qui se souviennent de l'âge d'or des ordinateurs 8 bits, de celui des terminaux comme le minitel, des premiers PDA comme le Psion, des calculatrices portables ou des demomakers Amiga/ST, ils connaissent la véritable définition du mot hacker : quelqu'un qui sait détourner à son avantage les limitations d'un système. Aussi bien matérielles que logicielles.

Or, dans la mobilité, nous y sommes en plein dedans. Que cela soit la philosophie du i-mode (qui a montré que l'usine à gaz WML/Wap ne pouvait être qu'un échec), comment le sms a été créé (au départ, de bêtes signaux entre terminaux et émetteurs)... Mais l'application qui reste actuellement la base (et la plus rémunératrice) reste le SMS !

Alors quel est le problème ? À mon sens, après lecture de cet article, Marko Ahtisaari, le hacker en question a raison de râler. il reste que certains s'enferment dans des architectures propriétaires avec des complications inutiles.

La meilleure preuve ? La prochaine killer feature va se crasher lamentablement. J'ai vu une fonction qui actuellement, fait préférer aux consommateurs Américains le réseau CDMA à “notre” GSM : Le fameux PTT/PoC. C'est comme pour le walkman de Sony, un retour en arrière qui entraîne une utilisation géniale (supprimer haut-parleurs, partie enregistrement,... pour gagner en encombrement). Je vous parle du bon vieux talkie-walkie : T'appuies sur un bouton, tu parles, tu relâches, t'entends trois notes et la réponse de ton correspondant. C'est quasiment direct (en cas de saturation, les messages sont en différé), permet de s'adresser à de multiples personnes en même temps, ne coûte qu'une somme ridicule, n'a rien à voir avec le “SMS vocal” mort-né. Et de ce que j'ai vu, cette fonction nous sera aussi commune que la messagerie vocale ou le SMS.

Mais en norme GSM, ce sera un échec. Pourquoi ? Parce que les opérateurs français européens ont décidé d'avoir chacun leur système proprio. Incompatible, sans inter-opérabilité entre réseaux (comme aux débuts du SMS), demandant un terminal spécifique (donc bloqué à opérateur, impossible de changer d'opérateur sans changer de mobile pour avoir cette fonction, donc matériel plus cher car produit en quantité moindre). Source. Orange veut utiliser le système Kodiak (en bande GSM, comme si la porteuse n'était pas saturé et le GPRS non-déployé), Bouygues veut exploiter le filon GPRS avec Motorola (très connu pour le manque total de fiabilité de leurs GSM, vu qu'ils soutiennent la norme concurente CDMA), SFR/Vodaphone développe sa propre solution. Bref, là où l'industrie GSM pouvait rattraper ce retard d'innovation sur le CDMA, il n'aura qu'une bête guéguerre de sous-standards, de fournisseurs, de constructeurs, d'opérateurs. Vous vous souvenez du Video2000 et du ßetamax ? Arrêtez, les gars ! Vous cassez le business...

Ingénieurs, commerciaux, retenez bien cette phrase : « On n'écoute pas assez ceux qui aiment bidouiller ». C'est eux qui donnent l'application marrante, utile, simple à utiliser, économique pour le matériel (donc financièrement). Cherchez pas les plans sur la comète, vous allez encore vous en mordre les doigts...